TikTok

Parmi six des plus grandes plateformes, TikTok est la championne… de la désinformation. Selon une analyse des contenus réalisée dans quatre pays européens dont la France, 20% des messages portant sur des sujets d’intérêt public contiennent des informations fausses ou trompeuses. 

Facebook arrive en deuxième position avec 13%, selon cette analyse réalisée par le site de vérification des faits Science Feedback, en collaboration avec d’autres organismes européens (France, Espagne, Pologne, Slovaquie). 

LinkedIn obtient la meilleure performance, avec seulement 2% de « prévalence de mésinformation », ce qui suggère, écrit Science Feedback, que « les plateformes peuvent concevoir des systèmes qui ne récompensent pas les faussetés ». 

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Mais cette compilation de plus de 2 millions et demi de contenus (incluant Instagram, X et YouTube) confirme encore une fois que les comptes qui répandent des informations fausses ou trompeuses ont une portée plus grande que les comptes crédibles. Sur YouTube, les comptes catégorisés « à faible crédibilité » ont eu huit fois plus d’interactions par abonné que ceux à « haute crédibilité ». Sur X et sur Instagram, c’était environ cinq fois plus. Seul Linkedln se distingue, en offrant une portée légèrement plus élevée aux comptes à haute crédibilité. 

C’est un phénomène qu’on a pu observer ces dernières années dans plusieurs études, notamment autour de la désinformation sur le climat ou autour des fausses nouvelles sur les vaccins contre la COVID: les réseaux sociaux en favorisent la dissémination parce que les fausses nouvelles suscitent davantage d’émotions que les vraies nouvelles. On a aussi pu mesurer ces dernières années que, sur Twitter, devenu X, la désinformation et les propos haineux avaient gagné en portée après l’acquisition de la plateforme par Elon Musk. 

Quant à TikTok, la plateforme est apparue à quelques reprises depuis quatre ans sur les écrans radar des chercheurs en désinformation, par exemple pour son abondance de fausses informations sur le TDAH ou pour les conseils douteux en santé mentale que donnaient en 2021 jusqu’au tiers des vidéos consacrées à cette thématique. C’est d’autant plus inquiétant pour la communauté médicale qu’on sait aussi qu’en plus d’utiliser TikTok comme une source d’information, un nombre important d’adolescents et de jeunes adultes l’utilisent comme moteur de recherche : jusqu’à 40% des utilisateurs aux États-Unis, selon des estimations de 2022.

La nouvelle recherche pilotée par Science Feedback s’inscrit dans un contexte propre à l’Europe : comme le rappellent les auteurs, en vertu du Règlement européen sur les services numériques (Digital Services Act), entré en vigueur en 2022, « les plateformes doivent montrer qu’elles atténuent les risques systématiques tels que la désinformation ». L’objectif de cette recherche, qui devrait avoir une suite en 2026, est donc de fournir des balises pour mesurer si les plateformes se conforment ou non au Code de conduite volontaire qui est associé au règlement européen.

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