dreamstime_xs_21246517.jpg
Pour une 15e année, les adolescentes de quatre villes québécoises avaient rendez-vous avec les sciences et les carrières scientifiques. «Les filles et les sciences: un duo électrisant» a réuni près de 600 jeunes filles pour une journée à la fois créative et scientifique: spectacle, ateliers, rencontres autour des métiers, etc.

Un sondage auprès d’anciennes participantes démontre pourtant que même si l’activité plaît à 90% —et plus, 94% des filles la jugent utile— seulement 22,7% désirent faire une carrière dans les domaines ciblés. «C’est difficile à expliquer. Il est plus ardu de rendre concrets les métiers scientifiques moins connus —tout le monde sait ce que fait un médecin ou une infirmière! Même s’il y a de nombreuses initiatives pour promouvoir les sciences auprès des filles, cela reste bien modeste», relève la présidente Nancy Rancourt , ingénieure au Réseau d’information scientifique du Québec (RISQ).

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

En 15 ans, l’initiative aurait tout de même rejoint près de 8000 filles. Il s’agit d’une rare opportunité de parler avec les jeunes filles du quotidien d’une technicienne en génie ou d’une biochimiste, car au sein de ces professions les femmes sont encore rares. «Ce sont encore des milieux très masculins. Au RISQ, il n’y a que deux femmes à travailler sur le réseau», précise-t-elle.

Pas beaucoup de femmes non plus autour d’Hélène Vaillancourt, la vice-présidente directrice science et ingénierie de l’Association canadienne de Normalisation CSA. «J’ai été chanceuse dans mon parcours, car j’ai toujours eu des patrons très ouverts et positifs envers les femmes. J’ai aussi eu la chance de faire un cours de physique mécanique à la fin du secondaire qui m’a passionné», explique l’ingénieure.

Des filles et des chiffres

Motivation personnelle, chance ou environnement propice, les raisons de réussite des femmes en science paraissent moins solides —on serait tenté de dire moins scientifiques— que celles des hommes. Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie coordonne actuellement un plan d’action interministériel (2011-2015) pour qu’il y ait plus de jeunes femmes qui embrassent une carrière scientifique.

La proportion des Québécoises dans un emploi en sciences aurait augmenté, selon Statistique Canada, de 20,9% à 21,5% pour la période de 2006 à 2012 —un frémissement de 0,6%. Du côté des études, elles ne se pressent pas au portillon des sciences et de génie (sauf pour les sciences de la vie), comme le rappelait un rapport publié par le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada.

Et lorsqu’elles s’inscrivent, les filles choisissent plus facilement de le faire en aéronautique et dans certaines disciplines de génie plutôt qu’en informatique.

Bonne paye et métiers stimulants, de belles opportunités restent boudées par de très nombreuses filles. «Nous voulons être l’étincelle pour qu’elles fassent un choix plus éclairé. On rejoint 400 filles à la fois, qui n’iront pas toutes en science, mais qui auront entendu parler des passionnantes carrières que l’on peut y faire», insiste Nathalie Beaudry, instigatrice de l’événement et chef divisionnaire à l’exploitation des services extérieurs de Bell Canada.

«Les filles et les sciences: un duo électrisant» va donc poursuivre sa mission: convaincre les jeunes filles que la science figure en bonne place dans les choix d’avenir d’une femme.

Je donne