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L’argent ne fait pas le bonheur. Peut-être, mais une avance d’argent providentielle éviterait à une personne en difficulté de finir à la rue, souligne une nouvelle étude parue dans le magazine Science. Recevoir l’équivalent de 1000 dollars américains – soit 1300 dollars canadiens – au bon moment préserverait celui qui est à la veille de devenir sans-abri.

Constatant que de nombreux programmes pour aider les sans-abris s’avèrent imprévisibles, l’économiste américain de l’Université Notre-Dame James Sullivan a tenté l’expérience d’aider directement des personnes en prise avec un problème d’argent temporaire – une importante facture d’hôpital à payer, par exemple.

Parmi les participants de son étude, ceux qui ont empoché l’argent ont eu 88 % de risque en moins de devenir sans-abri après trois mois et l’effet protecteur restait encore élevé après six mois (76 %). L’impact de ce versement d’argent opportun perdurerait plus de deux ans après le versement, soutient même le chercheur. Et cette solution permettrait même d'économiser de l’argent à long terme, car sortir une personne de la rue présente un coût bien plus important qu’un dépannage ponctuel – que le Pr James estime à environ 20 000 dollars américains, soit 26 000 canadiens.

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Se retrouver sans toit entraîne aussi de nombreuses répercussions, plus difficilement mesurables, mais bien réelles sur la personne qui le vit, sur sa santé physique et psychologique, sur ses chances de trouver du travail ou encore sur la scolarité de ses enfants. Sans compter que devenir sans-abri constitue souvent le début d’une spirale vers une vie de plus en plus précaire.

Le virus de la générosité

Faire le bien autour de soi peut même inspirer les autres à emboiter le pas. Une action positive en entraîne une autre, car la générosité serait contagieuse, constatent de récentes études. Pris dans un courant de « conformité positive », les gens ont tendance non seulement à imiter les bonnes actions, mais adoptent également l’esprit de générosité qui les soutient.

Les chercheurs en ont eu la preuve lorsqu’ils ont incité les participants à verser une partie de leur bonus à des organismes de charité. Ceux qui constataient qu’autour d’eux, les gens donnaient beaucoup avaient tendance à donner plus – jusqu’aux trois quarts de leur prime. En outre, ceux qui observaient les autres donner avec générosité modifiaient leur attitude, leurs commentaires devenant plus amicaux et empathiques que ceux des autres participants.

Cette contamination de la générosité répond à la volonté d’imiter les actions positives de ceux qui nous entourent avec la volonté d’appartenir au même groupe, relèvent les chercheurs. Ce qui nous pousserait même à activer la région de récompense du cerveau quand nous y parvenons et à devenir ainsi encore plus gentils – attention, ce réflexe de conformité peut cependant varier selon les actions du groupe que nous valorisons !

Une qualité culturellement humaine

En terme de biologie et d’évolution, cela ne semble pas logique de donner sans rien attendre en retour. C’est sûrement pour cela que l’altruisme s’avère si rare chez les animaux, bien que l’homme puisse être extrêmement gentil avec son semblable.

Paradoxale, la gentillesse ? Pas sûr. Le berger Massaï le sait bien, car dans la rude plaine du Serengeti, en Afrique de l’Est, la sècheresse des pâturages, les vols de bétail et bien d’autres calamités peuvent le frapper à n'importe quel moment.

C’est pourquoi il existe une tradition d’entraide chez les Massaïs. Grâce à l’osotua – littéralement « cordon ombilical » – une personne en besoin peut demander de l’aide à son réseau et bénéficier d’un don en nourriture, fourrage ou bêtes. La tradition oblige celui qui est sollicité à répondre à la requête, d'autant plus que les rôles peuvent être inversés assez tôt. Cette forme de coopération constitue, selon les anthropologues, une des plus anciennes formes de générosité dans les sociétés humaines.

Être généreux, c’est sexy !

Une recherche canadienne, publiée dans le British Journal of Psychology, soutient que la gentillesse augmenterait notre potentiel de séduction. Donner son sang, aider les gens à traverser la rue, participer à des mouvements de charité et autres bonnes actions profiterait donc à ceux qui s’y adonnent.

Les personnes qui aident les autres seraient en effet plus désirables pour ceux du sexe opposé, auraient plus de relations sexuelles et de manière plus fréquente. Il s’agit d’un signal plus efficace pour les hommes que pour les femmes, même si la gentillesse rend les uns et les autres plus attirants.

Être altruiste pourrait même « compenser » d’autres qualités recherchées chez le partenaire, comme la beauté, l’argent ou encore l’intelligence. Ce comportement enverrait le signal de la présence d’autres qualités recherchées chez un partenaire. Ce trait évolutif aiderait donc à la reproduction individuelle.

Alors, n’hésitez plus, pour les autres et pour vous, soyez généreux !

Je donne