En matière de logement, on entend beaucoup parler de « rénovictions »: l’expulsion déguisée d’un locataire, sous le prétexte de rénover le logement —rénovation qui permettra d’augmenter le loyer. Ces rénovictions s’inscrivent dans un problème plus large, l’emballement du marché immobilier. Et en plus, pendant une pandémie, période propice aux vulnérabilités, si l’en est une.
Déjà, avant la pandémie, bien des familles et des citoyens ne parvenaient plus à suivre la hausse accélérée des loyers. Aujourd’hui à Je vote pour la science, nous nous intéressons aux rénovictions et à la crise immobilière, un problème qui touche au droit, à l’économie, et à la santé: l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a d’ailleurs publié en juillet 2021 une synthèse des connaissances, intitulée Logement et inégalités sociales de santé en temps de COVID-19 : des stratégies pour des logements abordables et de qualité.
Comment ça se passe, du côté du logement en temps de pandémie? Et est-ce que la science pourrait nous aider à y voir clair et surtout à mieux nous loger?
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Isabelle Burgun en parle avec:
- Martin Gallié, professeur au Département des sciences juridiques de l’UQÀM. Il est spécialisé en droit social et droit du logement.
- Guillaume Hébert, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). Co-auteur d’une étude, en 2020, sur la rentabilité du logement locatif à Montréal.
L’accès à un logement sain et abordable semble être un facteur majeur de protection contre les inégalités sociales de santé, selon l’INSPQ. Pourtant, de nombreuses familles vivent sous la menace d'une expulsion de leur logement, même en temps de pandémie. Sans compter que de nombreux Québécois vivent dans des logements trop petits et insalubres ou n’arrivent tout simplement plus à payer leur loyer.
Comment la pandémie est-elle venue exacerber les inégalités sociales en matière de logement?
Ça fait une vingtaine d’années qu’on est dans cette dynamique, même si on parle seulement de crise au moment où c’est le plus médiatique, autour du 1er juillet. -Guillaume Hébert
L’Ontario a gelé les loyers en 2021. Pourquoi le Québec ne l’a pas fait? Quelle est la responsabilité de l’État?
L’absence de données fiables est révélateur du peu d’intérêt politique accordé à la question du logement - Martin Gallié
La crise du logement: est-ce le fruit de ces expulsions déguisées en rénovations, ou de personnes qui sont de plus en plus nombreuses à ne plus pouvoir payer leur loyer?
Le logement serait le premier poste de dépense des Québécois, propriétaires (60 %) ou locataires (40 %). Des données qui masquent toutefois la « spirale des inégalités », lit-on en introduction d’un dossier de 2018 sur le droit au logement et les conflits sociaux. Un problème qui n’est pas neuf puisque l’expression elle-même remonte à 2013.
Est-ce un enjeu proprement montréalais ? Est-il exact que depuis les années 2000, les loyers augmentent systématiquement plus vite que l’inflation? Quelles seraient les solutions pour lutter contre les expulsions mais aussi réduire la surchauffe du marché locatif?
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Je vote pour la science est diffusée le lundi à 13 h sur les cinq stations régionales de Radio VM. Elle est animée par Isabelle Burgun. Recherche pour cette émission: Fanny Rohrbacher. Vous pouvez également nous écouter, entre autres, sur CIBO (Senneterre), CFOU (Trois-Rivières), CIAX (Windsor) et CHOM (Toronto).
Vous trouverez sur cette page des liens vers les émissions des saisons précédentes. Vous pouvez également nous suivre sur Twitter et sur Facebook.