Dans leur discours, les Wal-Mart, DuPont et autres CoCa Cola disent avoir compris les avantages de prendre un virage environnemental. Sont-elles sincères? La tâche incombe aux journalistes de « focaliser leurs intérêts sur les vraies questions, vérifier ce que prétendent les multinationales », lance Bill McKibben, auteur d’un livre au titre noir, La fin de la planète.

Cette mise en garde se faisait dans le cadre du 16e congrès de la Society of Environmental Journalists (SEJ), qui se tenait récemment à Burlington, au Vermont. La SEJ réunit un nombre important de journalistes nord-américains spécialisés dans les enjeux environnementaux.

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« Nous avons besoin de politiques intelligentes, hautement efficaces et ce d’autant plus que plusieurs de ces technologies propres sont déjà disponibles , est venu dire au cours de ce même congrès Andrew Ruben, vice-président, corporation et développement durable chez la multinationale Wal-Mart. « Les consommateurs sont prêts à se tourner vers ces nouveaux produits. Ce sera bénéfique autant pour les entreprises que la société ».

« Chez DuPont, nous appuyons le principe d’efficacité énergétique, renchérit Linda Fischer, vice-présidente et chef des affaires de développement durable. Dans les 10 prochaines années, nos recherches scientifiques et technologiques porteront uniquement sur la création de produits qui ne laissent pas de traces dans la nature et qui utilisent moins de ressources naturelles ».

La compagnie Coca-Cola prend des initiatives pour protéger l’eau, sa source première d’approvisionnement. Jeff Seabrigth, vice-président environnement et eau, reconnaît toutefois que cette préoccupation est nouvelle au sein de la multinationale, qui a été fortement ébranlée par le scandale de ses breuvages contaminés aux pesticides en Inde. « Nous avons des discussions avec des organisations non gouvernementales. Nous négocions des ententes avec les mutinationales Cargill Foods (viandes et denrées alimentaires) et Procter & Gamble (produits ménagers et nettoyants personnels). Au Kenya, nous avons investi 12 millions de dollars américains pour apporter l’eau dans des écoles. En Inde , nous retournons aux sols 70 % de l’eau que nous utilisons », précise-t-il.

Par contre, Coca-Cola lorgne le marché de l’eau embouteillée en Chine. Bien que l’entreprise mise sur l’approvisionnement régional, elle n’exclut pas le vaste marché de l’exportation, à partir de ses usines d’embouteillage nord-américaines. Ce qui apparaît comme un non-sens à l’auteur Bill McKibben, qui appelle pour cette raison les journalistes à la vigilance. « Dans quelle sorte de monde voulons-nous vivre ? Cela nous interpelle tous ».

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