L’Agence Science-Presse a publié le 21 novembre 1978, il y aura donc 30 ans cet automne, le tout premier numéro de son bulletin, Hebdo-Science. Voici le 3e des 30 articles que nous vous offrirons d’ici au 21 novembre 2008, passant en revue certains bons coups... et les inévitables « plus ça change... » Cette semaine : dès 1980, on avait l’oeil sur l’hydrogène comme carburant d’avenir!

D’Hydro-Québec à Hydro-Gène?

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Le même gaz qui a conduit l’homme à la lune lui permettra peut-être de se rendre à l’an 3000.

L’hydrogène sera la ressource énergétique de base à la fin du 21e siècle, l’ultime héritage, inépuisable, de cette Terre épuisée. Même si on développait la production d’énergie par fusion nucléaire. Même si les réserves de pétrole devenaient, par un miracle d’Allah, inépuisables. Dans cette dernière hypothèse, il faudrait en arriver, dès la fin de ce siècle, à interdire ou limiter la combustion des hydrocarbures à cause de « l’effet de serre » engendré par l’augmentation de CO2 (bioxyde de carbone) dans l’atmosphère.

Cet effet provient de l’absorption par le CO2 atmosphérique du rayonnement infrarouge (thermique) réfléchi par la Terre (ce même phénomène est à l’origine de la mort de plus de 600 chiens par année, oubliés dans des autos aux vitres fermées, l’été, aux États-Unis). D’ici l’an 2000, la température moyenne annuelle aura augmenté de 2 à 4 degrés Celsius. À titre d’exemple, les différences de températures annuelles entre les ères dites glaciaires et tempérées sont de 4 à 6 degrés.

Contrairement au pétrole et ses sous-produits (même les plus raffinés), l’hydrogène ne produit, en brûlant, que de la vapeur d’eau et de la chaleur... et pas de CO2. Dix fois plus léger que l’air, il est incolore, inodore et possède trois fois plus de potentiel énergétique que l’essence. On le stocke aujourd’hui sous forme liquide, mais certains alliages métalliques permettent d’en stocker, sous forme d’hydrures, cinq fois plus pour le même volume. Daimler-Benz, en Allemagne et le Denver Resource Institute, aux États-Unis, expérimentent présentement des véhicules mus à l’hydrogène.

L’hydrogène est obtenu par l’électrolyse de l’eau ou... par fermentation bactérienne. Des chercheurs du Conseil national de la recherche du Canada viennent en effet de découvrir une bactérie qui métabolise la cellulose en hydrogène. D’autre part, la Société de recherche Noranda, de Pointe-Claire, près de Montréal, construit actuellement quatre prototypes d’électrolyseurs géants, d’usage commercial.

L’hydrogène coûte actuellement plus d’énergie à produire qu’il n’en fournit. Il est surtout intéressant pour « écouler » les surplus de production d’électricité (électrolyse de l’eau).

Le Québec, disposant d’immenses ressources hydro-électriques « gratuites », pourra peut-être convertir Hydro-Québec en Hydro-Gène!

Par Guy Arbour, Hebdo-Science numéro 78 (13 mai 1980)

Qui sommes-nous?

L’Agence Science-Presse (ASP) est la seule agence de presse scientifique en français dans le monde. Agence de presse : cela signifie un média dont la mission première est d’alimenter d’autres médias en nouvelles.

Depuis 30 ans, « l’ASP » remplit donc cette mission. Certes, depuis les années 1990, Internet a considérablement accru son audience, au point où la majorité d’entre vous ne nous connaissez désormais que par ce site web. Mais l’Agence, ce sont aussi des articles dans différents hebdomadaires régionaux du Québec et du Canada français, dans des quotidiens et des sites web... Si vous trouvez que votre média préféré ne parle pas beaucoup de science, suggérez-lui de s’abonner à l’ASP!

Je donne