En 2010 en effet, les émissions de gaz à effet de serre ont atteint un niveau record : 30,6 gigatonnes (Gt). Le précédent record datait de 2008 (avec 29,3 Gt). La hausse n’aura donc connu qu’une brève pause en 2009, alors que la récession était à son plus fort.
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L’Agence internationale de l’énergie, d’où proviennent ces chiffres que The Guardian dévoilait lundi, rappelle que pour empêcher que la hausse des températures de notre planète ne dépasse les deux degrés Celsius au-dessus de la moyenne du 19e siècle, il faudrait plafonner ces émissions à 32 Gt en 2020. Or, à ce rythme, on aura déjà dépassé le plafond en 2012 —et ça continuera d’augmenter ensuite.
Pourquoi deux degrés? C’est un seuil théorique (voir encadré) au-delà duquel, s’entendent à peu près tous les scientifiques, nos systèmes climatiques commenceront à être irrémédiablement perturbés. Il est même possible que ces perturbations aient déjà commencé —accélération de la fonte des glaces, précipitations accrues dans certaines régions, sécheresses accrues ailleurs, etc. À Cancun en décembre dernier, les chefs d’État s’étaient entendus sur ce seuil.
Dans un communiqué, l’économiste en chef de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, rappelle que 80% des émissions de gaz à effet de serre prévues d’ici 2020 sont déjà « réservées », c’est-à-dire qu’elles proviendront de centrales au charbon ou au gaz qui sont déjà en opération, ou qui sont en construction. Le message est donc clair :
Cette augmentation significative des émissions de CO2 et l’inévitabilité des futures émissions dues aux infrastructures rend peu probable notre espoir de limiter la hausse globale des températures à un maximum de deux degrés Celsius.
Un autre économiste, Nicholas Stern, auteur d’un rapport sur les coûts de l’inaction qui avait fait beaucoup de bruit en 2006, rappelle qu’en fait, avec une telle tendance à la hausse des gaz à effet de serre, ce ne sont plus deux degrés qui sont dans notre ligne de mire, mais quatre degrés.