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Ça s’annonce décidément mal dans l’Arctique: le recul des glaciers et la fonte du pergélisol auraient créé des fuites de méthane en plus de 150 000 endroits.

La quantité qui fuit de la plupart de ces «puits» est minime, mais ne pourra qu’augmenter à mesure que la température grimpera, écrivent les chercheurs de l’Université de l’Alaska et de l’Université d’État de Floride dans Nature Geoscience . Ceux-ci ont analysé 6700 lacs d’Alaska pendant les hivers 2008 à 2010, et 25 lacs du Groenland.

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Ce méthane —résultat, entre autres, de la décomposition d’êtres vivants— était emprisonné dans le sol gelé depuis plusieurs milliers d’années —ou depuis plus longtemps encore— et sa sortie soudaine ajoute donc aux gaz à effet de serre qui s’accumulent dans l’atmosphère. D’autant plus que le méthane a la désagréable caractéristique d'être plus dommageable dans l’air que le CO2 à titre de gaz à effet de serre.

Il y a toujours eu des échappées de méthane en Arctique. Chaque été, il est inévitable que pendant les brèves périodes de chaleur, une partie du gaz emprisonné au cours des hivers précédents, soit libéré. Mais les relevés de ces chercheurs américains, au sol et depuis le haut des airs, dirigent les soupçons vers les régions situées à la lisière des glaciers, dans les moraines et les fjords: c’est-à-dire là où le réchauffement est suffisamment prononcé pour libérer de sa gangue de glace une région où rien n’avait bougé depuis des milliers d’années.

L’analyse des isotopes de ce gaz trahit aussi son âge: si certaines poches de gaz sont très anciennes, d'autres relâchent du «jeune» méthane... sauf que ce terme désigne celui qui n’est emprisonné «que» depuis le petit âge glaciaire, entre les années 1500 et 1800.

«C’est une autre source de préoccupation: le réchauffement nourrira le réchauffement», résume Katey Walter Anthony, de l’Université de l’Alaska à Fairbanks.

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