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Coup dur pour ceux qui croyaient que la pandémie de grippe A(H1N1) de 2009 avait été exagérée. Elle aurait au contraire tué 15 fois plus de gens qu’on ne l’avait estimé: au moins 200 000, et peut-être 500 000. Plutôt que 18 500.

Les médecins savaient déjà que, dans la majorité des pays, un très grand nombre de cas de cette grippe aviaire avaient inévitablement échappé aux statistiques, parce que plusieurs personnes ne s’étaient jamais fait soigner ou, parmi ceux qui l’avaient fait, aucun laboratoire n’avait pu analyser la souche de leur grippe.

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Mais un groupe de chercheurs du Centre de contrôle des maladies d’Atlanta et de l’Organisation mondiale de la santé a fait le calcul, à partir des cas officiellement recensés et des estimations qui sont utilisées dans des cas comparables.

La marge d’erreur reste toutefois importante, parce que le taux de décès varie d’un pays à l’autre. C’est ainsi que, écrivent ces chercheurs, le nombre total de décès pourrait se situer entre 151 700 et 575 400, pendant la première année (d’avril 2009 à avril 2010).

À titre de comparaison, une grippe saisonnière normale emporte de 250 000 à 500 000 personnes par année. Mais il y a une grosse différence: une grippe normale emporte, dans 90% des cas, des gens de plus de 65 ans, alors que cette grippe A(H1N1) a touché, à près de 90%, des gens de moins de 65 ans.

C’est donc un de ces cas où les pertes pour la société ne doivent pas être seulement calculées en nombre de morts mais en revenus familiaux perdus —et sur ce point, les pertes sont encore plus importantes dans les pays les plus pauvres : 51% des décès causés par le A(H1N1) auraient eu lieu en Afrique et en Asie du Sud-est.

La recherche est parue le 27 juin dans la revue britannique Lancet Infectious Diseases .

Contexte

La grippe aviaire a fait sa première victime officielle au Mexique en mars 2009, et a été identifiée en Californie le mois suivant. Elle a immédiatement donné lieu à un branle-bas de combat international menant à la création d’un vaccin et à sa distribution à grande échelle —dans les pays industrialisés— à l’automne 2009, puis à une controverse sur la définition de ce qu’est une «pandémie»: devant le relatif petit nombre de décès, les plus critiques ont alors accusé l’Organisation mondiale de la santé d’avoir été exagérément alarmiste.

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