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Un groupe de recherche appelé BEST aura décidément été le plus mauvais pari des climatosceptiques. Lancé dans le but de démolir le réchauffement climatique, il réapparaît dans l’actualité pour la deuxième fois en huit mois en concluant que, eh bien oui, le réchauffement est réel et il est causé par la main de l’homme.

Au risque de se faire reprocher de privilégier son auto-promotion, l’auteur principal, le physicien Richard A. Muller, s’est fendu d’une lettre dans le New York Times le 28 juillet —alors que la nouvelle étude n’était pas encore officiellement publiée— où il se définit comme un « sceptique converti »:

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Il y a trois ans, j’avais identifié des problèmes dans les études climatiques antérieures qui, à mon avis, jetaient un doute sérieux sur l’existence même du réchauffement climatique. L’an dernier, à la suite d’une recherche approfondie impliquant une douzaine de scientifiques, j’ai conclu que le réchauffement climatique était réel et que les estimations précédentes du taux de réchauffement étaient correctes. Je vais à présent franchir un pas de plus : les humains en sont presque entièrement la cause.

La nouvelle est d’autant plus ironique que le projet BEST (Berkeley Earth Surface Temperature Study), à l’Université de Californie, a été financé en bonne partie par les frères Koch (150 000$), désignés comme les chefs de file du financement des climatosceptiques. Mais au-delà de l’ironie, cette nouvelle étude de BEST —qui conclut que les masses continentales de la Terre se sont réchauffées de 1,5 degré Celsius depuis 250 ans— s’avère peu impressionnante d’un point de vue scientifique (ce sont les mêmes résultats que le GIEC en 2007). Pour le climatologue Michael Mann, sur Facebook:

L’annonce de Muller l’an dernier que la Terre se réchauffait l’a mis à jour avec là où en était la communauté scientifique dans les années 1980. Son annonce cette semaine que le réchauffement peut être causé par l’influence humaine le met à jour avec la science des années 1990. À ce rythme, il devrait être à jour sur la climatologie dans quelques années!

Déjà, l’une des participantes du projet, Judith Curry, s’est dissociée des résultats. Le très populaire blogueur climatosceptique Anthony Watts, qui était à l’origine un fervent défenseur de l’initiative BEST, la descend à présent en flammes.

Les climatosceptiques voudront-ils encore se risquer à financer de la vraie science? Les paris sont ouverts.

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