Les professeurs de géographie en parlent depuis des décennies: la possibilité de percer au Nicaragua, petit État d’Amérique centrale, un canal reliant les océans Atlantique et Pacifique, afin de remplacer le canal de Panama. Mais ce qui semble logique sur une carte pourrait coûter très cher en écosystèmes.

Seulement 300km à creuser: c’est ce qui fait rêver les promoteurs. Le passage serait plus facile que partout ailleurs en Amérique centrale: moins de montagnes et un grand lac qui ferait gagner du temps. En juin 2013, le gouvernement nicaraguayen —l’un des plus pauvres des Amériques— a octroyé un permis de 50 ans à une compagnie de Hong Kong, renouvelable pour 50 autres années. Une étude de faisabilité est attendue d’ici décembre.

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Mais le lac Nicaragua est aussi le plus grand réservoir d’eau douce d’Amérique centrale. Le canal détruirait 400 000 hectares de terres humides, en plus de passer au cœur d’une réserve naturelle abritant des espèces menacées d’animaux et de poissons. Sans parler d’une demi-douzaine de communautés indigènes. La pression est double: pour le Nicaragua, il s’agirait d’un miracle économique, et de leur côté, les compagnies maritimes réclament depuis longtemps une route plus large et plus efficace pour passer de l’Atlantique au Pacifique (source: Nature ).

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