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À travers les sujets classiques — les voyages à la vitesse de la lumière, la colonisation d’autres planètes, la rencontre avec des extraterrestres, etc. — la science-fiction jette un regard sur la relation de l’individu et de sa collectivité, les règles et les interdits, les politiques sociales et la gouvernance. Star Wars, par exemple. Ce film dépasserait la simple œuvre de science-fiction pour devenir une démonstration de la fragilité de la démocratie sur fond de batailles cosmiques, explique Isabelle Lacroix, directrice de l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke.

Alors que le monde politique paraît parfois bien proche d’un univers de science-fiction — avec des intrigues, des méchants et une technologie salvatrice ! –, une table ronde sur les représentations politiques dans la science-fiction, Thé, science-fiction et politique, présentée dans le cadre des récentes Journées des sciences humaines, un événement organisé par cette université, éclairait à sa façon le monde politique.

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Certains chercheurs se sont ainsi penchés sur les dynamiques de la politique américaine dans Battlestar Galactica — on vous laisse deviner qui joue Trump ! D’autres œuvres témoignent aussi de l’évolution des idées politiques au cours du temps. « Je ne prétends pas que tous les auteurs souhaitent mettre de l’avant un discours politique, même si George Lucas le fait, mais cette nouvelle société imaginée reflète à la fois l’organisation des pouvoirs en place à l’époque du film et les possibles dérapages qui peuvent survenir », avance la chercheuse.

De la société utopiste de Star Trek, influencée par les idéaux pacifiques des années 1970, à celle plus pragmatique — voire désillusionnée — de Stargate, le récit de la science-fiction s’articule autour d’une certaine vision de la vie collective et de ses rouages, constituant ainsi un bon exercice d’analyse pour les étudiants des cours de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke.

L’enseignante, passionnée de science-fiction ne s’en cache pas : elle utilise ce genre dans ses cours pour aiguiser l’attention de ses élèves. « Une œuvre de science-fiction, c’est comme un laboratoire d’anticipation politique à l’avenir plutôt sombre. »

Moins sombre que le réel

Surveillance par Internet, prothèses 3D, drones… le monde d’aujourd’hui fait une large place à la technologie, ce qui en inquiète plusieurs. « Asimov avait annoncé la réalité technologique dans laquelle nous vivons et les questions éthiques qui se posent actuellement autour de la robotique », précise la chercheuse. Un questionnement éthique qui s’applique également à l’Internet et aux usages multiples des cellulaires qui vont de l’information à la surveillance.

Souvent annonciatrice de catastrophes, la science-fiction dénonce et condamne, mais ne perd pourtant pas espoir, telle la force qui s’oppose au côté obscur. « Malgré l’autodestruction programmée, des individus se lèvent — tels les chevaliers Jedi — dotés de bonnes valeurs et porteurs d’espoir pour l’humanité », rappelle-t-elle. Une possibilité de rédemption existerait donc, du moins dans la science-fiction.

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