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Six médias de Floride unissent leurs forces pour parler de climat. Ils produiront ou partageront des reportages sur des problèmes d’abord locaux, dans cet État qui est l’un des plus menacés des États-Unis par les ouragans, et le plus menacé de tous par la hausse du niveau des eaux.

« C’est une opportunité pour maximiser notre capacité à couvrir la plus importante histoire de notre époque », a écrit dans un communiqué la rédactrice en chef du South Florida Sun Sentinel, Julie Anderson. D’autres médias, ainsi que des écoles de journalisme, sont invités à se joindre au partenariat (The Florida Climate Reporting Network). Parmi les enjeux qui sont sur leurs écrans radar, écrit pour sa part Mark Katches, éditeur du Tampa Bay Times :

Les dangers d’ouragans de plus en plus destructeurs, les impacts sur les espèces locales et les impacts sur l’économie. Nous explorerons aussi ce qui attend les villes et villages côtiers.

Tout média qui produira un reportage touchant à cette thématique l’offrira simultanément aux autres, et des projets communs seront également explorés. Une entente qui aurait été impensable il y a 10 ans, admet Katches.

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Mais ce n’est pas seulement la crise des médias qui facilite ces rapprochements, c’est aussi la prise de conscience de l’ampleur des enjeux : une ampleur qui impose qu’on en parle différemment et qu’on lui consacre des moyens différents. C’est une autre forme d’admission qui avait conduit le quotidien britannique The Guardian, le 17 mai, à annoncer qu’il emploierait désormais des termes comme « crise climatique » ou « urgence climatique » ou, en anglais, global heating de préférence à global warming, parce qu’ils reflètent mieux l’état des connaissances, et communiquent plus clairement l’idée générale au lecteur. 

C’est aussi une autre forme d’admission qui est venue la semaine dernière de l’Association canadienne des journalistes, dont le vice-président implore les journalistes d’adopter un plan d’action permettant de « situer, de couvrir et de contextualiser correctement la plus importante nouvelle de notre époque, et de demander aux institutions publiques et privées des explications face à leurs actions et inactions par rapport aux changements climatiques ».

En d‘autres termes, « moins sur les bébés royaux et davantage sur la catastrophe qui se déploie ».

Toutes ces prises de conscience proviennent de médias généralistes : il y a longtemps que les journalistes scientifiques, eux, examinent les différentes facettes de la crise. Mais leur travail est souvent marginalisé à côté du reste de l’actualité. Ainsi au Canada, depuis des décennies, les évaluations sur la place occupée par la science, la santé et l’environnement dans les grands médias, oscillent systématiquement autour d’un maigre 5 %.

 

Ajout 8 juillet: reportage du New York Times sur les médias qui changent leur facon de couvrir la crise climatique.

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