ovule-Wellcome

2018 s’était achevée sur les premiers bébés —présumément— modifiés génétiquement; alors que 2019 s’achève, on ne sait toujours rien sur ces deux soeurs jumelles et la réprobation internationale a mis un frein à quiconque aurait voulu aller dans cette direction. Mais d’autres portes ont été ouvertes.

- En avril, des chercheurs américains ont annoncé avoir « réanimé » des cellules de cerveaux de porcs, quatre heures après que ces animaux soient morts à l’abattoir. On est très loin de la « résurrection » de cerveaux dont certaines manchettes ont fait état (aucune « activité électrique globale organisée » n’a été mesurée), mais c’est tout de même l’horizon (lointain) vers lequel regarde cette recherche: devra-t-on un jour repenser l’endroit où on trace la ligne entre la vie et la mort cérébrale? 

- En octobre, deux équipes chinoises ont annoncé avoir fait croître en laboratoire des embryons de singes pendant près de 3 semaines. C’est un record qui pose la question de la limite des 14 jours que s’imposent les autorités médicales dans la plupart des pays: toutes les expériences sur des cellules souches embryonnaires humaines depuis deux décennies ne peuvent pas se poursuivre au-delà de cette limite; après 14 jours, le développement de cet amas de cellules souches doit être interrompu, même s’il ne peut pas devenir un embryon viable. C’était une limite théorique jusqu’au milieu des années 2010: quand bien même l’auraient-ils voulu, les chercheurs auraient été incapables de faire survivre un embryon humain en éprouvette plus d’une semaine. Mais depuis, des observations laissent croire qu’on serait sur le point de découvrir comment franchir la barrière des 14 jours. Et c’est vers cela qu’avancent ces chercheurs chinois avec ces embryons de singes. 

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En septembre, des chercheurs japonais ont annoncé que, pour la première fois, des cellules souches « reprogrammées » avaient été capables de régénérer la cornée d’une patiente. Celle-ci aurait, depuis, retrouvé sa vision normale. Il s’agit du domaine dit des « cellules souches pluripotentes induites », des cellules adultes qui sont renvoyées à un stade embryonnaire où elles pourraient, en théorie, être « reprogrammées » pour se transformer en n’importe quoi. Les progrès sont toutefois très lents: il y a près de 15 ans que des équipes à travers le monde y travaillent (ce qui a valu le Nobel de médecine 2012 au biologiste japonais Shinya Yamanaka), et les percées restent encore modestes: jusqu’ici, une seule autre maladie oculaire a été traitée de cette façon et, si tout va bien, 2020 pourrait voir la première tentative de réparer des lésions de la moelle épinière en utilisant de telles cellules souches. À suivre.

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