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73 des plus grands musées de science et d’histoire dans 28 pays ont uni leurs efforts pour produire une base de données unique de leurs possessions:  1,1 milliard d’items, allant de l’os de dinosaure jusqu’aux insectes et aux plantes.

Au-delà de la compilation qui réjouit les muséologues, l’entreprise avait toutefois ses yeux fixés sur le futur: elle vise à aider les musées à unir leurs forces pour s’assurer que le souvenir d’espèces en voie de disparition soit conservé quelque part, avant qu’il ne soit trop tard. La vitesse à laquelle la crise de la biodiversité et les changements climatiques altèrent la nature, est ce qui a motivé ce travail, inhabituel pour des institutions d’ordinaire habituées à réfléchir en termes de temps beaucoup plus long.

C’est donc un argument pour un « réseautage » international des musées —et le mot « réseau » revient souvent dans l’article paru le 23 mars dans la revue Science et co-signé par des représentants de ces 73 institutions. De tels efforts n’existaient pour l’instant que sur une base régionale, ou entre une poignée d’institutions partenaires.

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Il faut aussi se rappeler qu’une bonne partie de ces collections n’a jamais été numérisée, avec pour résultat qu’à l’exception de catalogues internes à certains des plus grands musées, bien des experts ignorent ce qui se trouve dans les collections « cachées » de la plupart des autres musées (les collections cachées étant celles qui dorment dans des chambres froides, des filières ou des entrepôts, et ne sont pas visibles au grand public). Jusqu’ici, résume l’article, « les réseaux d’agrégateurs de données n’avaient pas été capables d’accéder à ces données », qui représentent pourtant « la majorité des spécimens de musées et des objets ». C’est en plus du fait, reprochent les auteurs, que la terminologie pour décrire les collections les plus spécialisées peut varier d’un endroit à l’autre.

Le travail révèle même des « trous » dans les collections: il y a relativement peu de choses provenant de l’Arctique et de l’Antarctique, pourtant très vulnérables aux changements climatiques. Et les insectes, bien que constituant le groupe animal le plus diversifié, sont sous-représentés. Il reviendra donc aux musées de déployer des « stratégies de collecte » dans le futur, mais il leur sera plus facile de le faire s’ils « comprennent l’état actuel des collections mondiales et de ce fait, les lacunes ».

Les auteurs soulignent aussi que leur travail ne couvre pas les centaines de plus petits musées, et qu’il n’est pas impossible qu’une compilation qui s’étende à ceux-ci révèle des surprises. Leurs collections « sont tout spécialement précieuses en raison de leurs possessions régionales et de la spécificité de leur expertise ».

Parmi les 73 institutions, on note l’Institut Smithsonian de Washington, un des chefs de file du projet (148 millions d’objets à lui seul), le Muséum national d’histoire naturelle de Paris et celui de Londres, le Field Museum de Chicago, l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique et son Jardin botanique, de même que le Musée canadien de la nature à Ottawa et le Musée royal de l’Ontario à Toronto.

 

Photo: La collection d'entomologie du Smithsonian / Chip Clark / Institut Smithsonian / Wikipedia Commons

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