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L’Organisation mondiale de la santé a donc mis fin, le 5 mai, à la phase « d’urgence internationale » entourant la COVID. Mais le virus continue de sévir, et le bilan de l’aide qu’ont apportée les pays riches n’est pas toujours reluisant.

Selon les données de la Banque mondiale, plus des deux tiers de la population de la planète ont reçu au moins une dose de vaccin, mais les disparités sont énormes. Le taux avoisine les 80% dans les pays les plus riches, alors que dans la catégorie des « pays à faibles revenus », le taux de vaccination avec au moins une dose est d’à peine 31%.

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De gauche à droite: le monde, pays à revenus élevés (HIC), pays à revenus moyens (tranche supérieure- UMIC), pays à revenus moyens (tranche inférieure- LMIC), pays à faibles revenus (LIC). Source: Banque mondiale et Pandem-ic.com

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SI on examine la situation plus finement, c’est-à-dire en fonction des régions géographiques, c’est la Mélanésie (un ensemble d’États insulaires du Pacifique) qui occupe le bas de la liste avec 15% de la population vaccinée avec au moins une dose… suivie de l’Afrique centrale (24%), de l’Afrique de l’Ouest (37%) et de l’Afrique de l’Est (40%).

En tête du peloton des vaccinés, se trouve l’Asie de l’Est, suivie du duo Australie-Nouvelle-Zélande.

Reste que dans l’ensemble, cela signifie 2,3 milliards de personnes qui n’ont jamais été vaccinées, la majorité dans les pays à faible revenu (0,5 milliard) et à « moyen revenu, tranche inférieure » (1,1 milliard)

L’organisme Pandem-ic.com, qui se spécialise dans l’analyse de données sur la pandémie, transpose cela dans un cartogramme —une carte géographique dans laquelle la taille d’un pays est remplacée par une thématique, dans ce cas-ci, les non-vaccinés. Dans cet exemple, la couleur des pays représente leurs revenus, en vertu de la classification de la Banque mondiale,  mais la taille des pays représente leur part des 2,3 milliards de non-vaccinés.

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La distribution géographique des 2,3 milliards de non-vaccinés. Source: One World in Data, WPP, Pandem-ic.com.

 

Et ce n’est sans doute pas fini puisque, même si la pandémie semble en train de se résorber, elle continue de faire des dégâts. Rien qu’aux États-Unis, pendant la semaine du 4 au 11 avril —la dernière pour laquelle des statistiques ont été compilées— la moyenne quotidienne des hospitalisations était de 1870. Le nombre moyen de décès était de 190, contre 254 la semaine précédente.

Au Canada, pour la semaine prenant fin le 2 mai, le nombre de lits aux soins intensifs occupés par des malades de la COVID était de 128.

Le nombre total de morts dans le monde restera sans doute toujours inconnu, puisque la majorité des pays n’avaient pas la capacité de tenir de telles statistiques. L’un des deux modèles les plus utilisés, celui développé par le magazine The Economist, estime le total de morts, en mai 2023, à 22 ou 23 millions. L’OMS a aussi le sien, qui estime aussi un nombre de morts au moins trois fois plus élevé que le nombre de ceux qui ont été officiellement recensés.

Cette disparité d’un pays à l’autre pose des questions pour l’avenir. D’une part, il y aura tôt ou tard une autre pandémie, et le même scénario risque de se reproduire, au désavantage des pays plus pauvres. D’autre part, même un raisonnement du « chacun pour soi » ne tient pas longtemps dans un contexte de mondialisation, où une pandémie, comme celle-ci l’a démontré, ne peut être contenue à l’intérieur des frontières d’un seul pays ou d’une seule région du monde.

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