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Nos lacs sont-ils en bonne santé? Il y a longtemps que les activités récréatives et économiques les altèrent, mais voilà que pour la première fois, une « carte » offre une vue d’ensemble de l’état de santé écologique de 659 lacs à travers le Canada.

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Et cela pourrait permettre de mieux cibler les efforts de sauvegarde ou de revitalisation. « C’est une carte très parlante pour la population et cela permet de comparer les niveaux d’utilisation et de menaces. pour prioriser les projets de conservation», explique l’étudiante à la maîtrise en sciences biologiques de l’Université de Montréal et auteure principale de l’étude, Andréanne Dupont.

Fruit de diverses données dont celles du grand programme d’échantillonnage mené sur trois années par des chercheurs canadiens du réseau Lake Pulse, cette carte dresse un portrait socio-écologique de ces lacs du sud du Canada. On y retrouve des représentations en couleurs pour illustrer l’état de santé, le niveau de menace et les usages récréatifs.

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L'expansion des villes, l'agriculture intensive, la disparition des zones humides et le développement industriel, entrainent différentes sources de polluants vers ces habitats aquatiques. La carte met en image les altérations en se basant sur près de 100 caractéristiques biophysiques et chimiques des lacs. 

Carte de la santé écologique des lacs canadiens - 2023

Source: A. Dupont et al., Facets

La bonne nouvelle, c’est que l’absence de rouge permet de repérer l’absence de menaces sur le lac. « Nous avons cherché à rendre visible leur état de santé avec différentes couleurs, ce qui  facilite la comparaison de l’un à l’autre», relève Roxanne Maranger, la titulaire de la Chaire de recherche du Canada en science des écosystèmes aquatiques et durabilité à l’Université de Montréal.

Les lacs les moins menacés sont souvent nordiques, loin des centres urbains. Au contraire des lacs très utilisés et menacés – par exemple au sud de l’Ontario, où l’on retrouve 20 % de la population canadienne. « Ils devront donc être donc prioritaires dans les actions menées pour les protéger », relève Mme Dupont.

Deux signaux d'alerte de la pression humaine: la pollution par l'azote qui est présent dans les engrais et dans les eaux usées, et le chlorure, qui est présent dans le sel de voirie. Ces deux signaux donnent des indications quant à l’altération du lac et de son bassin versant.

Tous les centres urbains n’ont pas le même impact. Les lacs situés près des centres urbains côtiers étaient altérés et utilisés, mais moins menacés, tandis que ceux des Prairies étaient altérés et menacés, mais moins utilisés.

« Les lacs vieillissent tous, ce qui est un processus normal, appelé eutrophisation, mais l’activité humaine accélère ce vieillissement », rappelle Mme Dupont.

Il est toutefois impossible de comparer tous les lacs, car « ils ne partent pas du même point de départ: ceux plus profonds ont plus de résilience et plus de capacité tampon », ce qui signifie que les contaminants restent le plus souvent dans les sédiments. 

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