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La crise de confiance à l’égard des médias est bien documentée. Mais voilà qu’une étude suggère que les journalistes qui corrigent de fausses informations sont moins aimés que les journalistes qui confirment que des affirmations sont vraies.

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Les auteurs de cette étude se sont livrés à deux tests, consistant à faire lire à près de 700 participants un texte de vérification de faits qui corrigeait ou qui confirmait une affirmation en politique ou en économie, ou bien un reportage qui corrigeait ou confirmait une allégation en marketing sur un produit. Après coup, chaque fois, même si le niveau de confiance envers les textes journalistiques était élevé, on pouvait noter une différence : le lecteur, écrivent les deux chercheurs —un en marketing et une en psychologie— avait « un plus haut niveau de méfiance pour les journalistes fournissant des corrections; ils les percevaient plus souvent comme étant en train de mentir ou ayant des intentions cachées ».

Le plus étonnant est que cet effet était visible même quand les corrections apportées par le journaliste correspondaient aux croyances préalables du lecteur. 

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La recherche est parue cet été dans la revue Communication Research

Ces résultats apportent de l’eau au moulin des psychologues qui disent depuis longtemps que nous avons en général tendance à résister à ce qui entre en contradiction avec nos croyances —et même, semble-t-il, à ce qui entre en contradiction avec des croyances qui ne sont pas les nôtres. L’idée est également connue des linguistes : une formulation négative (comme de dire que quelqu’un a tort) est plus à risque d’attirer les soupçons, explique le professeur de marketing Randy B. Stein, un des co-auteurs.

En psychologie, on appelle ça le biais de négativité: en général, les éléments négatifs marquent plus l’esprit que ceux qui sont positifs. Dans le contexte de la vérification des faits, les chercheurs identifient « la surprise » comme étant une des raisons : des corrections sont généralement vues comme plus surprenantes que des confirmations.

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