
Il y a peut-être un million d’années que les humains utilisent le feu —et dans les 100 000 dernières années, ils ont appris à l’allumer eux-mêmes. Une longue période de temps, qui suppose un énorme lot de brûlures. Se pourrait-il que nos gènes ait évolué pour nous préserver des conséquences néfastes de ces brûlures?
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C’est l’hypothèse qu’avancent trois chercheurs britanniques dans le cadre du congrès scientifique américain sur les grands brûlés.
C’est qu’une brûlure, même mineure, rend une personne plus à risque de développer une infection, tant que la blessure ne s’est pas cicatrisée. Or, nous sommes évidemment le seul animal à avoir côtoyé d’aussi près le feu pendant aussi longtemps. Ça aurait dû inévitablement avoir un impact sur notre taux de survie, considérant qu’avant le 20e siècle, de telles infections étaient beaucoup plus souvent mortelles. Mais serait-il possible qu’une mutation ait rendu certains individus plus aptes à survivre aux infections causées par ces blessures?
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Les trois chercheurs, rapporte le New Scientist, ont passé en revue des études publiées dans le passé et comparant les gènes exprimées dans de la peau brûlée chez des souris et des humains, et dans de la peau saine. Ils ont ainsi identifié 94 gènes qui n’étaient exprimées que pendant le processus de guérison de la peau.
De ce nombre, en comparant avec nos proches cousins chimpanzés, ils ont identifié 10 de ces gènes qui sont, de façon « significative », beaucoup plus souvent présents chez nous, ce qui pourrait être l’indication d’une sélection naturelle à l’oeuvre. On parle de gènes qui contribuent à la cicatrisation ou à l’inflammation, des facteurs susceptibles d’accélérer le processus de guérison, du moins tant que la brûlure est mineure.