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Pourquoi les scientifiques sont-ils si timides à l’idée d’une plus grande implication sociale? Donner leur opinion, participer aux débats publics, jouer leur rôle de citoyen : pourquoi pas?

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Quiconque écoute les nouvelles télévisées s’est habitué à entendre un économiste, un politologue ou même un sociologue, intervenir sur la place publique. Mais un biologiste ou un physicien, c’est une rareté. Et contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas parce qu’ils sont tous de mauvais vulgarisateurs : certains, au contraire, arrivent très bien à expliquer ce qu’ils font. Mais lorsque vient le moment de s’impliquer dans les débats de société, c’est le silence.

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Avec nous en studio cette semaine, trois chercheurs moins timides que la moyenne, chacun avec un parcours illustrant une forme différente d’implication sociale. La première est en environnement, peut-être le domaine qui fait exception : si on célèbre ce samedi le Jour de la Terre, c’est parce que des scientifiques sont intervenus sur la place publique à un moment donné. Le deuxième n’est pas étranger aux prises de position, mais l’une d’elles a été particulièrement remarquée par les médias l’an dernier, lors de l’abolition par le gouvernement Harper du formulaire de recensement long. Et la troisième a fondé un groupe appelé « Science et bien commun ».

Ont-ils l’impression d’avoir sacrifié leur objectivité? Jusqu’où peut aller cette « implication sociale » —le débat sur la hausse des droits de scolarité, par exemple? Et la formation universitaire devrait-elle inclure quelque chose de plus qui inciterait à sortir du cocon?

Nos invités :

  • Mélanie Desrochers, professionnelle de recherche au Centre d’études de la forêt de l’UQAM; a également été chargée de projet à Nature Québec.
  • Richard Shearmur, titulaire de la Chaire du Canada en statistiques spatiales et politiques publiques à l’INRS
  • Florence Piron, philosophe et anthropologue au département de communications de l’Université Laval.

 

En musique: The Scientist, par Coldplay

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Je vote pour la science est diffusée le mardi à 11h à Radio Centre-Ville (102,3 FM Montréal). Vous trouverez sur cette page des liens vers les émissions précédentes. Pour en savoir plus sur l'initiative Je vote pour la science, rendez-vous ici. Vous pouvez également nous suivre sur Twitter et nous télécharger sur iTunes.

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Transcription des actualités

Démission de David Suzuki

Trois actualités, qui expriment de différentes façons ce problème d’implication sociale du scientifique. La première: David Suzuki a démissionné la semaine dernière du conseil d’administration de la Fondation David-Suzuki. Il a invoqué, dans des termes vagues, des pressions politiques: sa visibilité personnelle pourrait apparemment être un risque pour la Fondation.

Ce qu’on sait, c’est que les groupes environnementaux ont été la cible du gouvernement conservateur ces dernières semaines, à cause de leurs prises de position contre les pipelines albertains. Et dans le budget fédéral, une somme a été spécifiquement allouée à Revenu Canada pour enquêter sur les organismes dits de charité, comme la Fondation David-Suzuki, qui vont au-delà de leur rôle éducatif pour jouer un rôle politique.

Climatologues, contre-attaquez!

Pendant ce temps aux États-Unis, il y a un scientifique qui encourage en ce moment ses collègues à « contre-attaquer ». Le climatologue Michael Mann, dans un texte publié par la revue Yale Environment 360 , fait référence aux attaques de différents groupes polit et religieux contre la science du climat, attaques dont il a lui-même reçu plus que sa part. Il se réjouit que les scientifiques aient pris l’habitude ces dernières années de se tenir debout, et que des associations offrent désormais des formations à la communication pour les scientifiques qui risquent d’être la cible d’attaques basées sur la politique et l’idéologie plutôt que sur les faits.

Et si les profs de science notaient les candidats

Et pour terminer, deux étudiantes américaines en journalisme ont lancé un appel à tous les profs de science: ceux-ci sont invités à donner des notes, comme à l’école, aux candidats à la présidence pour chacune de leurs déclarations à saveur scientifique.

On a tous hâte de voir le bulletin de fin d’année.

 

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