Rappelons que tous les cinq ans, Statistique Canada mène un recensement pour mettre à jour les informations de base sur la population canadienne. Lors du dernier, en 2011, un changement de taille avait été introduit: le formulaire long utilisé jusque-là avait été remplacé par une enquête volontaire, l’Enquête nationale auprès des ménages. Résultat: des données incomplètes, explique notre première invitée, Sylvie Rheault, qui se dit soulagée de la décision.
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Elle n’est pas la seule. Peu avant les élections, deux chercheurs de l’Institut national de la recherche scientifique —dont notre deuxième invité, Alain Bélanger— avaient écrit une lettre d’opinion dans le journal La Presse: «Sauvons le recensement de 2016».
Le changement de 2011 avait été décrié par de nombreux scientifiques, nous en avions reçu certains à cette émission. «Attaque contre la connaissance», «perte de données scientifiques essentielles»: Sylvie Rheault et Alain Bélanger rappellent les conséquences sur la collecte de données «fines», par exemple celles qui peuvent servir à des collectivités locales. Sans parler du «trou» que cela introduit: des données récoltées dans chaque recensement, tous les cinq ans depuis très longtemps —par exemple sur les revenus ou l’immigration— sont soudain absentes en 2011.
L’engagement à rétablir le questionnaire détaillé a été la première annonce officielle du nouveau gouvernement. Le ministre responsable, Navdeep Bains, a soutenu que cette décision pourrait être mise en oeuvre dès le recensement en 2016. Ce geste symboliserait-il l’intention du nouveau gouvernement de miser sur la science?
Avantage de tout ce débat, conviennent les deux invités: même la population, d’ordinaire peu intéressée par les statistiques, a soudain pris conscience de l’importance de données détaillées et fiables.
Les invités:
- Sylvie Rheault, coordonnatrice à la Direction des statistiques sociodémographiques à l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Économiste de formation, responsable de la consultation menée par l’ISQ concernant les conséquences de l’abolition du questionnaire détaillé et son remplacement par une enquête volontaire, l’ENM.
- Alain Bélanger, professeur au Centre Urbanisation Culture Société de l’Institut national de la recherche scientifique.
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Je vote pour la science est diffusée le lundi à 13h30, sur les cinq stations régionales de Radio VM. Elle est animée par Isabelle Burgun. Recherche: Naïma Hassert. Vous pouvez également nous écouter le mardi à 11h à Radio Centre-Ville (102,3 FM Montréal) et vous abonner sur iTunes.
Vous trouverez sur cette page des liens vers les émissions des saisons précédentes. Pour en savoir plus sur l'initiative Je vote pour la science, rendez-vous ici. Vous pouvez également nous suivre sur Twitter et sur Facebook.