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Non seulement n’y aura-t-il pas un nouveau traité sur la réduction des gaz à effet de serre lors de la conférence de Durban sur les changements climatiques, mais l’idée même d’un éventuel traité —censé succéder à celui de Kyoto— est remise en question. Alors pourquoi sont-ils tous là-bas?

Qu’est-ce que la Conférence de Durban?

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C’est la 17e rencontre annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques, identifiée par son nom technique «Conférence des parties» ou COP-17. Elle a lieu du 28 novembre au 9 décembre à Durban, en Afrique du Sud. La première, il y a 17 ans, a été celle qui avait mis sur les rails le Protocole de Kyoto, l’entente qui, des années plus tard, fut ratifiée par les pays industrialisés (les «parties»).

Cette entente n’était pas symbolique, elle contenait une chose à laquelle se soumettent rarement les pays: des contraintes. Les pays s’engageaient en effet à des pénalités s’ils n’atteignaient pas, d’ici au 31 décembre 2012, leurs cibles respectives de réduction des gaz à effet de serre (les cibles diffèrent d’un pays à l’autre, pour un total global de 5% de réduction par rapport aux niveaux de 1990).

Y aura-t-il une entente sur le climat à Durban?

Douteux. Pour les principaux signataires de Kyoto, dont les États-Unis, la Russie, le Japon et le Canada, se doter de contraintes n’est plus à l’ordre du jour. Pour ceux qui n’y étaient pas il y a 17 ans, en particulier la Chine et l’Inde, il est impensable de signer un «Kyoto 2» si les principaux pollueurs n’y sont pas. Des principaux pollueurs mondiaux, ne restent que les pays signataires qui sont membres de l'Union européenne.

Peut-il y avoir une entente sur le climat sans les États-Unis?

C’est un des scénarios évoqués, considérant que l’année électorale en cours à Washington rend illusoire toute entente avant au moins 2013. En théorie, une coalition des pays favorables pourrait s’entendre sur une sorte d’extension temporaire du Protocole de Kyoto, afin qu’il continue de s’appliquer au-delà du 31 décembre 2012, peut-être jusqu’en 2015.

L’Union européenne est celle dont on attend le plus. Ses pays ont en bonne partie respecté leurs engagements de réduction des gaz à effet de serre et atteindront leurs cibles en 2012, ou n’en seront pas loin: ils se sentiraient donc moins menacés par un prolongement de l’entente. L’Union européenne est même déjà rendue en 2020: ses membres ont ratifié une entente pour réduire, d’ici à cette date, leurs émissions de 20% par rapport aux niveaux de 1990.

Donc, à quoi servira Durban?

On n’y parlera pas uniquement de changements climatiques. Les négociations les plus avancées portent sur la gestion des forêts: l’accord REDD (Reduced Emissions from Deforestation and forest Degradation), qu’on espérait d'abord ratifier l’an dernier, comprend une sorte de bourse du carbone: des crédits accordés aux pays et aux compagnies qui se dotent de cibles de réduction d’émissions de gaz à effet de serre en investissant dans la conservation des forêts tropicales.

On espère aussi une entente —elle était elle aussi attendue l’an dernier— sur un «fonds vert» de 100 milliards$ destiné à aider les pays les plus pauvres à s’adapter aux changements climatiques.

Pourquoi ne pas carrément abandonner l’idée d’un «Kyoto deux» et changer de stratégie?

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