Neandertal-NationalHistoryMuseum

Vos taches de rousseur ou votre tignasse rousse ne proviendraient pas d’eux. Bien que les gens du monde entier portent des traces de Néandertaliens dans leurs génomes, cet héritage aurait peu ou pas d’impact sur la plupart des traits physiques, conclut une récente étude publiée dans Nature.

L’homme de Néandertal est dépeint comme un être physiquement robuste et trapu, aux membres courts, doté d’un menton et d’un front fuyants, d’un nez saillant, d’un teint clair et d’une chevelure rousse.

Il y a déjà une bonne dizaine d’années, les paléo-généticiens ont révélé que la plupart des Européens et des Asiatiques avaient hérité des Néandertaliens 1 à 2% de leur génome. Cet ADN pourrait remonter à près de 50 ou 60 000 ans, selon une trouvaille réalisée en 2017 en Croatie. De plus, les Mélanésiens et les Aborigènes australiens obtiennent 3 à 6 % de leur ADN des Denisoviens, des cousins néandertaliens qui ont traversé l’Asie, il y a environ 50 000 à 200 000 ans.

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Cette histoire de notre évolution s’avère riche en croisements de populations différentes. Des études, ces dernières années, ont suggéré que des variations de gènes de ces cousins pourraient augmenter la dépression, le diabète, les problèmes de coagulation du sang ou d’autres troubles de santé. Il a même été avancé que l’ADN archaïque pourrait déterminer certaines couleurs de cheveux, des yeux, ou la sensibilité au soleil.

Mais en compilant des données de milliers d’Islandais, la nouvelle étude parue dans Nature conteste aujourd’hui la plupart de ces affirmations. Les chercheurs ont  découvert que cet héritage a peu d’effet sur des traits complexes et que seulement cinq traits semblent véritablement susceptibles d’être associés à ces portions « archaïques » d’ADN. Les hommes porteurs d’une variante pourraient avoir un risque légèrement moindre de développer le cancer de la prostate. Les hommes et les femmes porteurs de deux autres variantes peuvent éventuellement avoir une plus petite taille et une coagulation accélérée du sang.

Ils n’ont trouvé par contre aucun lien avec les taches de rousseur, la couleur des cheveux ou des yeux ni avec des maladies auto-immunes, telles que la maladie de Crohn ou le lupus.

Les chercheurs de l’Université d’Aarhus au Danemark ont trouvé que ces « fragments archaïques » de l’ADN des Islandais proviennent à 3,3% des Denisoviens, à 12,2% de sources inconnues et à 84,5% de proches parents des Néandertaliens. La découverte de gènes rattachés aux Denisoviens au sein de la population islandaise est la plus grosse surprise, compte tenu de ce qu’on connaît de la distribution géographique de ces cousins.

Cette recherche a consisté à calculer l’association entre 271 traits physiques et l'ADN de ces ancêtres, sur la base des génomes de 27 566 Islandais, rassemblés dans la banque de données islandaise deCODE Genetics. Les chercheurs ont constitué un catalogue de 56 388 à 112 709 variantes potentielles, à la recherche de ces variantes génétiques archaïques.

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