En Europe il y a 4 à 7000 ans, une augmentation de la taille des individus pourrait coïncider avec l’apparition de la tolérance au lactose.
En soi, ce ne serait pas illogique: il y a déjà un bout de temps que les experts de l’évolution assument que l’apparition, chez certains de nos ancêtres, de la capacité à digérer le lait, a pu s’accompagner d’une plus grande résistance aux famines: un « atout », en quelque sorte, chez certaines populations par rapport à d’autres. Que cela se soit aussi accompagné de changements physiologiques est donc possible.
La difficulté est de le démontrer, considérant que cette époque —il y a 4 à 7000 ans— est aussi celle du passage à l’agriculture en général en Europe, donc un changement dans le régime alimentaire. Les chercheurs de sept pays qui ont publié leur hypothèse sur le lactose reconnaissent qu’ils ne peuvent pas prouver que la tolérance au lactose est le facteur dominant. Mais ce n’est pas faute d’avoir essayé: ils ont comparé des données sur 3507 squelettes provenant de 366 sites archéologiques dans sept régions, de l’Europe à la Chine (mais avec une dominance européenne).
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Un de leurs arguments est que l’agriculture s’est implantée beaucoup plus tôt au Proche-Orient, sans qu’on y remarque une augmentation de la taille. Les auteurs ajoutent de plus qu’en Europe centrale et du Nord à cette époque, des cultures amenées du Proche-Orient n’ont pas réussi à s’implanter, ce qui aurait pu être un incitatif à accélérer la production de lait ou de yogourt.