 
  Si on se fie à leurs promesses, les pays du monde entier devraient réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) de 10% d’ici 2035: un progrès, mais loin derrière ce qui serait requis pour empêcher la température mondiale de dépasser le seuil du 1,5 degré Celsius, ou même des 2 degrés.
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En effet, pour éviter un réchauffement de plus de 2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle, il faudrait une réduction mondiale de 35% par rapport aux niveaux de 2019, selon la dernière édition du rapport scientifique du Groupe des Nations unies sur le climat (GIEC).
Chaque année, à l’approche de la conférence des Nations unies sur le climat —la 30e, ou COP30, s’ouvre le 10 novembre au Brésil— sont publiées des estimations qui s’appuient sur les promesses de réduction des GES déposées par les 195 pays. C’est ce genre d'estimation que vient de publier le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le 29 octobre, dans son Adaptation Gap Report 2025. Et comme chaque année, ces estimations sont en-dessous des attentes... en plus du fait que ces calculs ne reposent que sur des promesses de réductions, promesses auxquelles plusieurs des pays ne se conforment pas.
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Une possible bonne nouvelle est qu’il s’agit d’un calcul incomplet: seulement 64 des 195 pays avaient publié une mise à jour de leurs plans de réduction, lorsque les données ont été rassemblées pour le rapport du PNUE. Il est donc possible que, lors de la COP30, les prévisions s’avèrent un peu plus optimistes.
Une autre potentielle bonne nouvelle est qu’il y a tout de même une baisse des émissions à l’horizon: si on se fie à ce nouveau bilan, les émissions seraient, en 2035, 6% en-dessous de ce qu’elles devaient être en 2030, en vertu des plans de réduction publiés il y a cinq ans. Il y a donc une progression « dans la bonne direction, mais trop lentement », a commenté sur les ondes de la BBC Laurence Tubiana, de la Fondation européenne pour le climat, une des architectes de l’Accord de Paris d’il y a 10 ans.
L’origine de tous ces calculs complexes est en effet l’Accord de Paris, qui avait rassemblé en 2015, pour la première fois de l’histoire des négociations sur le climat, tous les pays du monde. L’Accord de Paris est une entente non contraignante, ce qui veut dire qu’aucun des pays n’avait l’obligation de respecter ses cibles nationales de réduction des GES. Par contre, il y avait une obligation, celle de publier des cibles nationales, accompagnées d’un plan aussi détaillé que possible pour les atteindre.
Depuis 2015, s’est ajouté à cela l’engagement de publier une mise à jour de ces promesses, et c’est ce qui permet aux analystes de publier chaque année de nouvelles estimations, comme celles de cette semaine: où la planète en sera-t-elle en 2030 et en 2050, si tous les pays respectent leurs promesses, ou une fraction de leurs promesses.
S’ajoute à cela cette année le cas des États-Unis, deuxième pollueur de la planète : l’an dernier, le président Joe Biden avait annoncé une cible de réduction de 61% en 2035 par rapport aux niveaux de 2005. Comme son successeur est allé jusqu’à annoncer son intention de retirer son pays de l’Accord de Paris, ce plan est considéré mort au feuilleton.

 
         
         
         
         
         
        



