Nous vous avions parlé, à cette émission, de la mauvaise qualité de l’air de Limoilou, un quartier de Québec, où les résidents respirent un air plein de nickel en raison de la proximité de l’incinérateur de déchets et des activités portuaires. Scénario similaire à Rouyn-Noranda: fonderie de cuivre et usine de recyclage de métaux, l’institution, construite en 1927 sur le site de la mine Noranda, rejette dans l’air de nombreux métaux (nickel, cuivre, plomb, etc.), du dioxyde de soufre, de l’arsenic, de l’acide sulfurique…

L’Institut national de santé publique du Québec a présenté, en 2020, un avis sur un projet d'étude sur l’imprégnation au plomb, au cadmium et à l’arsenic chez les jeunes enfants du quartier Notre-Dame, étude menée par la direction régionale de la santé publique d'Abitibi-Témiscamingue. Cette dernière travaille présentement à l’élaboration d’un avis muni de recommandations, en lien avec le plan déposé par la Fonderie Horne: un plan de réduction des émissions, dans le contexte du renouvellement de son autorisation ministérielle. Les réductions en question pourraient cependant prendre des années.

Comment a-t-on pu en arriver là? Isabelle Burgun en parle avec

• Nicole Desgagnés, infirmière et gestionnaire retraitée du réseau de la santé de l’Abitibi-Témiscamingue. Mère et grand-mère, ainsi que résidente de Rouyn-Noranda, elle est porte-parole du comité ARET (Arrêt des rejets et émissions toxiques).
• Me Anne-Sophie Doré, avocate au Centre québécois du droit de l'environnement, en charge des dossiers de réformes législatives et règlementaires, également associée à la Clinique juridique et au projet Obiterre.
• Stéphane Perron, médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive et professeur adjoint à l’Université de Montréal. Il est aussi médecin-conseil pour l’INSPQ, à la Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, et à ce titre impliqué dans le dossier de l’arsenic à Rouyn-Noranda.

Certains des confrères journalistes avançaient que « La pire qualité de l'air au Québec se trouve au centre-ville de Rouyn-Noranda », à partir de chiffres sur la qualité de l’air de 17 secteurs urbains, émis par le Ministère de l’environnement et des changements climatiques. Que faut-il en penser?

Ce n’est pourtant pas la seule usine polluante au Québec. Qu’est-ce qui distingue la Fonderie Horne? Est-ce une situation exceptionnelle, ou généralisée?

Depuis 30 ans, différentes campagnes de bio-surveillance suivent les émissions de la fonderie et tentent d’évaluer leurs conséquences sur la santé des résidents du quartier Notre-Dame, particulièrement les enfants. À la fin de la première étude, en 2018, les chercheurs avaient constaté une concentration quatre fois plus élevée d’arsenic dans les ongles des enfants et quatre fois plus que le groupe de la ville voisine d’Amos auquel ils étaient comparés.

Déjà en 2004, onze experts interministériels avaient recommandé une limite de 10 ng/m3 (nanogrammes par millimètre cube) et que la Fonderie se dote d’un plan pour diminuer à 3 ng/m3. Il y a actuellement la promesse de réduire à 15 ng d’ici 5 ans. À quoi peut-on s’attendre de la décision gouvernementale prévue cet automne?

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Je vote pour la science est diffusée le lundi à 13 h sur les cinq stations régionales de Radio VM. Elle est animée par Isabelle Burgun. Recherche pour cette émission: Isabelle Burgun. Vous pouvez également nous écouter, entre autres, sur CIBO (Senneterre), CFOU (Trois-Rivières), CIAX (Windsor) et CHOM (Toronto). 

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Photo: Rouyn-Noranda / Compagnie Glencore