L’idée ne vient pas de Français, mais d’Américains : dans l’édition en ligne du magazine environnemental Grist, un auteur se met à rêver de ce qu’aurait pu dire Cousteau, grand cinéaste des fonds marins devant l’éternel, s’il avait pu être ici, aujourd’hui, dans ce compte à rebours avant Copenhague.

Après tout, c’est Jacques-Yves Cousteau qui avait été le premier à faire entendre au grand public la sonnette d’alarme qui tintait au royaume des poissons en raison de la surpêche, de l’acidification des océans, du blanchissement des coraux et de la pollution générée par un certain primate. Avant sa mort, en 1997, il avait eu largement le temps de percevoir la dégradation de cet environnement que nul, jusque-là, n’avait filmé et popularisé comme lui.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Et il avait apparemment développé un profond pessimisme, écrit l’auteur américain Brad Matsen —spécialisé dans les sciences de la mer— qui a interrogé le fils Cousteau : « lorsque mon père est mort, il ne croyait plus que l’humanité pourrait se sauver elle-même du désastre ».

Le mois prochain, le monde avancera en boîtant jusqu’à Copenhague, affolé parce que des avertissements lancés il y a 30 ans par un séduisant Français n’ont pas changé suffisamment les comportements humains pour contourner ce qui, en toute probabilité, est un désastre planétaire catastrophique amorcé il y a 150 ans avec la révolution industrielle.

L’ultime ironie? Les premières expéditions de la Calypso, ce navire blanc qui a permis la célèbre série télévisée « L’odyssée sous-marine du commandant Cousteau », furent financées par... l’industrie pétrolière.

Et si Cousteau pouvait s’adresser aux délégués de Copenhague?

Il en appellerait probablement au courageux guerrier qu’il était dans sa jeunesse et insisterait sur le fait que l’humanité, pas la Terre, est en danger... Il alléguerait probablement qu’une planète avec moins de gens serait, ultimement, la réponse. Et enfin, il nous demanderait de poursuivre le combat en dépit des chances qui sont contre nous, simplement parce que nous n’avons pas le choix.

Je donne