Si vous êtes un marin qui pratique la pêche illégale en haute mer, méfiez-vous de cet oiseau: il est peut-être en train de vous espionner.
Un quart des navires de pêche opérant dans l’Océan Indien avaient éteint leurs appareils automatiques d’identification, ou transpondeurs, c’est-à-dire ces appareils qui permettent de les localiser. Il faut savoir que ceux qui veulent combattre la surpêche tentent d’utiliser les données des transpondeurs pour déterminer quels navires sont allés pêcher là où ils n’en avaient pas le droit (les zones économiques exclusives, ou ZEE). C’est donc pourquoi ces marins éteignent souvent l’appareil. Or, si cette fois, un quart d’entre eux ont été trahis, c’est à cause d’une « enquête » menée par 163 albatros.
Ou plus exactement, par 163 oiseaux qui, de novembre 2018 à mai 2019 (l’été dans l’hémisphère sud), avaient été équipés de radars capables de détecter un navire à 30 km à la ronde —ce qui permettait ensuite de vérifier si leurs transpondeurs étaient allumés. On avait choisi les albatros parce qu’ils sont capables de voler à de très grandes distances… et qu’ils sont attirés par les navires de pêche.
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Dans les eaux internationales, la pêche n’est pas illégale, mais doit être déclarée. Parmi les navires qui y ont été détectés, 37% avaient désactivé leur appareil.
L’expérience, menée sous l’égide du Centre national de recherche scientifique français, démontre qu’il serait possible de mettre en place un système international de surveillance à faible coût —des « sentinelles des océans », comme les appellent les chercheurs. Les résultats sont parus le 27 janvier dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.
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