« C’est rien qu’une grosse grippe »… « Faites vos propres recherches… » Tout le monde a pu s’en rendre compte, à travers les réseaux sociaux, les remises en question de la crise sanitaire ont été nombreuses. Mais pas toujours de simples remises en question: des accusations de complots, nationaux ou mondiaux, de mensonges et de dissimulations. On en parle cette semaine avec deux expertes.
Un sondage de l’Institut national de santé publique du Québec, mené au printemps auprès de 1000 Québécois et paru en août, soutient que près d’une personne sur quatre (23 %) croyait que le coronavirus avait été créé en laboratoire. Le tiers était d’avis que le gouvernement leur cachait quelque chose.
Une autre étude, réalisée en juin, allait dans un autre sens en assurant que près de 90% des Canadiens font tout de même confiance aux experts en santé publique, davantage que les Belges ou les Américains.
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Il est vrai que les croyances en des complots ont toujours existé. Et il est également vrai que la science a souvent donné des raisons de douter de ses bonnes intentions. Mais s’il est sain de questionner et de douter, de critiquer, on peut se demander jusqu’à quel point la crise sanitaire n’agit pas comme un révélateur de toutes sortes de fausses croyances.
Un phénomène qui rappelle, encore une fois, l’importance du dialogue entre les scientifiques et le public.
Isabelle Burgun en parle avec:
- Marie-Ève Carignan, professeure agrégée au Département de communication de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Sherbrooke, et directrice du Pôle Médias de la Chaire Unesco de la prévention de la radicalisation et l’extrémisme violent
- Ève Dubé, anthropologue médicale à l’Institut national de santé publique du Québec, et auteure de cette enquête parue en août, « Pandémie, croyances et perceptions ».
Que peut-on faire ? Comment renouer le dialogue avec les personnes qui doutent et élaborent des théories du complot ? Jusqu’à quel point les médias doivent-ils en parler ? Quelles sont les croyances les plus partagées par les personnes interrogées?
Doit-on s’inquiéter de la possibilité que l’attrait pour ces fausses croyances nuise ultimement à la santé publique en détournant une plus grande partie de la population de traitements légitimes? À l’inverse, faut-il relativiser le poids réel de ceux qui s’opposent par exemple au port du masque?
Ça reste une faible proportion de la population… On a parfois tendance à croire qu’ils sont plus nombreux, à cause des manifestations anti-masques, ou parce que sur Facebook, sur les réseaux sociaux, ils sont très présents, très bruyants. -Marie-Ève Carignan
C’est certain qu’il y a une méconnaissance de la façon dont fonctionne la science, qui nous amène à croire qu’il faudrait davantage inculquer, dès l’école secondaire, des cours qui vont permettre de comprendre comment fonctionne la recherche scientifique, mais aussi la recherche médiatique et c’est quoi, le rôle des journalistes. -Ève Dubé
Les médias d’information demeurent à mon sens une source vraiment essentielle d’information pour contrebalancer un certain niveau de désinformation. Comment va-t-on refinancer les médias? -Marie-Ève Carignan
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Je vote pour la science est diffusée le lundi à 13 h sur les cinq stations régionales de Radio VM. Elle est animée par Isabelle Burgun. Recherche pour cette émission: Isabelle Burgun. Vous pouvez également nous écouter, entre autres, sur CIBO (Senneterre), CFOU (Trois-Rivières), CIAX (Windsor) et CFLX (Sherbrooke).
Vous trouverez sur cette page des liens vers les émissions des saisons précédentes. Vous pouvez également nous suivre sur Twitter et sur Facebook.
Photo: Daniel Dan outsideclick / Pixabay