Nous avons tous l’impression qu’il y avait plus de neige quand nous étions petits, que les tempêtes étaient plus violentes et que les bancs de neige étaient plus hauts. Nous nous souvenons tous de voitures ensevelies et de mille autres anecdotes. Mais que dit la science? L’avenir du ski est-il réellement menacé par les changements climatiques?

Si l’on se fie aux données historiques d’enneigement fournies par Environnement Canada, ce n’est pas seulement parce que nous étions petits que l’épaisseur de neige nous semblait plus importante qu’aujourd’hui. En effet, il apparaît que tout le Canada a connu, au cours du 20e siècle, une plus grande couverture neigeuse aux alentours du milieu des années 70. Le manteau neigeux s’est ensuite aminci de façonimportante durant les années 80 et 90. Toutefois, les variations annuelles sont considérables et elles ne sont pas dues aux changements climatiques, mais plutôt au déplacement naturel des nuages dans l’atmosphère.

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Alors, quel est l’effet des changements climatiques? Ross Brown, climatologue pour Environnement Canada, travaillant présentement pour le consortium Ouranos, dédié à l’étude des changements climatiques en Amérique du Nord, explique : « Quatorze modèles climatiques s’accordent sur deux grandes tendances : d’une part, la durée de la saison de neige va diminuer, d’autre part, la hauteur de neige va diminuer au sud du Québec et va augmenter ou demeurer stable au Nord du Québec. »

Selon Bhawan Singh, professeur à l’Université de Montréal et co-auteur d’un rapport du groupe Ouranos, intitulé « Impact et adaptation aux changements climatiques pour les activités de ski et de golf et l’industrie touristique : le cas du Québec » et publié en 2006, les impacts des changements climatiques sur le ski se font déjà sentir. « L’année dernière, le sud du Québec n’avait même pas les conditions nécessaires pour fabriquer de la neige. »

Le rapport de 2006 prévoit aussi que les impacts sur la durée de la saison de ski seront variables d’une région à l’autre du Québec, mais les régions de Montréal et des Cantons-de-l’Est seront le plus durement touchées. Pour cette dernière région, les prévisions sont de 67 à 90 jours pour la période 2010 à 2039 et de 36 à 68 jours pour la période 2040 à 2069. Malgré tout, comme le remarque avec joie Alexis Boyer-Lafontaine, de l’Association des stations de ski du Québec, « on a encore un hiver et cette année, c’est un départ canon! »

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