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— Loin du désert radioactif, Tchernobyl est aujourd’hui un paradis pour la vie sauvage. La nature a repris ses droits dans un monde abandonné par l’humain. À l’approche du 30e anniversaire de la catastrophe nucléaire, en avril, l’avenir de la zone d’exclusion est pourtant en suspens : réserve naturelle ou zone de stockage pour déchets radioactifs ?

Suite à la catastrophe, les terres évacuées sont en effet devenues le parfait exemple d’une réhabilitation naturelle. Mike Wood de l’Université de Salford commente l’étude publiée en octobre 2015 dans la revue Cell : « les résultats confirment ce que pensent beaucoup de chercheurs, l’impact des radiations sur la vie sauvage dans la zone d’exclusion est bien moins important que l’impact des humains ». Entre autres, il y aurait aujourd’hui sept fois plus de loups dans la région qu’avant 1986.

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Les scientifiques n’ont pas observé de conséquences sur les populations animales en 30 ans d’études, sauf dans la première année. En fait, en dehors de Pripyat, les villes comme Tchernobyl seraient de nouveau habitables par les humains selon le Britannique Jim Smith, coauteur de l’étude dans Cell. Attention cependant à ne pas consommer champignons ou baies qui concentrent la radioactivité. Mais pour Sergey Kireev, directeur à l’EcoCentre d’Ukraine, ni le repeuplement humain ni la conversion en réserve ne sont envisagés : « construire une zone de stockage de déchets radioactifs ne coûterait que 2 milliards de dollars dans cette zone inhabitée, contre 70 milliards à l’extérieur ». La décision relèvera donc plus de la politique que de l’écologie.

- Camille Abrard

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