C’est un groupe militant, Public Employees for Environmental Responsibility qui, peu après l’arrivée en poste de Pruitt l’an dernier, avait déposé une demande d’accès à l’information à l’EPA : on demandait alors que soient publiés « les documents » qui soutiennent les affirmations de son nouveau directeur. Ce dernier ayant refusé, la demande s’est retrouvée devant le juge Beryl Howell, d’un tribunal local à Washington, qui a tranché le 5 juin en faveur des demandeurs : « particulièrement troublante, écrit-il, est la prémisse apparente de cette agence » selon laquelle les données probantes et les « facteurs scientifiques contribuant aux changements climatiques, ne peuvent pas être connus ».
Ce n’est de toute façon pas la première fois que l’EPA, depuis l’élection de Trump, se fait reprocher son manque de transparence dès qu’il est question de science. Et Pruitt lui-même est englué dans une série de scandales pour des dépenses personnelles douteuses qu’il avait tenté de dissimuler. Par ailleurs, une autre demande d’accès à l’information a récemment permis au média E & E News d’obtenir des courriels de février 2017, dans lesquels les nouveaux membres de la direction de l’EPA discutaient de l’embauche de chercheurs et de communicateurs ouvertement hostiles au lien entre l’humain et le climat, et qui auraient spécifiquement pour tâche de développer un argumentaire justifiant l’élimination des règlementations sur la réduction des gaz à effet de serre. L’EPA est effectivement, depuis février 2017, entrée dans un processus de « révision » et d’abandon d’une série de règlementations environnementales édictées dans les dernières décennies.