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Une publicité de General Motors en plein Super Bowl pour vanter la voiture électrique: la puissance du symbole n’a pas échappé aux observateurs de l’industrie automobile et aux environnementalistes. Mais il en faudra plus pour effacer l’appui encore tout récent aux climatosceptiques.

Symbole: en encourageant 45 millions de téléspectateurs à acheter une voiture électrique, GM a soudain fait de celle-ci quelque chose de « cool » aux yeux de la frange du public plus conservatrice. Cette publicité survient également dans la foulée du virage annoncé le 28 janvier par le constructeur automobile: d’ici 2035, l’ensemble de sa production devrait être constituée de véhicules hybrides ou électriques. Un choc sismique plus lourd de conséquences que la pub du Super Bowl.

Toutefois, comme le rappelle la journaliste environnementale américaine Emily Atkin dans son infolettre, le geste ne peut pas faire oublier que le constructeur automobile « a passé les quatre dernières années à soutenir les [politiciens] négationnistes du climat au Congrès et à se battre contre l’adoption de masse des voitures électriques ».

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Coïncidence, l’annonce du 28 janvier a été faite la même semaine où le nouveau président Joe Biden annonçait son plan pour le climat —incluant la promesse que les 645 000 véhicules du gouvernement fédéral soient électriques.

Les environnementalistes ne bouderont pas pour autant leur plaisir: une élimination des véhicules propulsés à l’essence serait un immense gain dans la lutte pour la réduction des gaz à effet de serre (en autant que l’électricité qui les alimente cesse de provenir de centrales au charbon). Et cela met de la pression sur les autres constructeurs automobiles.

Mais il y a quelques semaines encore, GM finançait des candidats qui, s’ils avaient gagné et sauvegardé la majorité républicaine au Sénat, auraient vraisemblablement fait obstacle au plan Biden sur le climat. Et comme des reportages l’ont révélé ces dernières années, GM a, pendant des décennies, fait partie de coalitions des industries du pétrole et de l’auto qui ont travaillé à miner la crédibilité de la science.

Dans sa publicité, GM ironisait sur le fait que la Norvège battait les États-Unis (54% des nouveaux véhicules vendus l’an dernier étaient électriques). Or, GM est en partie responsable, commente le journaliste automobile Colin Beresford. Plutôt que de faire du lobbying pour des incitatifs financiers à l’achat de véhicules électriques, écrit-il, GM a préféré faire du lobbying pour s’opposer systématiquement aux réglementations d’émissions polluantes.

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