C’est donc dans les murs de l’Agence Science-Presse que tout a commencé.

En 1982, y naissait un modeste bulletin en noir et blanc, appelé Je-me-petit-débrouille. Et celui-ci s’inscrivait dans la continuité d’une chronique du même nom, en cours depuis un peu plus de deux ans et envoyée aux journaux abonnés.

L’Agence Science-Presse, qui s’appelait alors le Service Hebdo-Science, envoyait en effet à l’époque un bulletin d’actualités scientifiques, Hebdo-Science: en tant qu’agence de presse, elle offrait son contenu aux médias abonnés, qui pouvaient le reprendre à leur guise. Or, au milieu de ces actualités, le directeur, Félix Maltais, avait progressivement ajouté, à partir de 1979, du contenu pour les jeunes: d’abord traduit du Musée des sciences de l’Ontario, c’était vite devenu du contenu original —et tout aussi vite, y étaient apparues les fameuses expériences scientifiques à faire à la maison, qui allaient devenir une des marques du nouveau bébé.

Les expériences furent rassemblées en 1981 dans un premier livre, Le petit débrouillard. Et celui-ci, illustré par un jeune dessinateur du nom de Jacques Goldstyn, devint un des plus gros succès de librairie des livres de science au Québec.

Le Je-me-petit-débrouille allait être rebaptisé en 1992 Les Débrouillards. Entretemps, s’étaient formés un peu partout des « clubs des petits débrouillards —au point de créer en 1987 une Fédération internationale des petits débrouillards.

Les Débrouillards furent rejoints en 2001 par un petit frère, Les Explorateurs, destiné aux 6-9 ans, et en 2014 par un grand frère, Curium, destiné aux 14-17 ans. Ce sont ces trois magazines combinés qui, en 2021, ont atteint ce chiffre impressionnant de 1,3 million d’exemplaires. Parallèlement, les activités d’animation dans les écoles ou les camps de jour rejoignent plus de 50 000 jeunes participants par année, et il y a maintenant 70 livres qui ont succédé au Petit débrouillard. Pas étonnant que, 40 ans plus tard, d’aucuns en parlent comme d’un « trésor national » des Québécois: son succès dépasse les frontières… et les générations !

Une question posée dans un Hebdo-Science en 1983... toujours non résolue.