Le météorologue d’une station de télé de l’Iowa vient d’annoncer sa démission, invoquant un syndrome de stress post-traumatique lié aux menaces de mort et aux harcèlements reçus chaque fois qu’il parlait de changements climatiques.
Dans son annonce, Chris Gloninger a expliqué qu’il quittait la station KCCI, après une carrière de 18 ans à la télé. Il se consacrera néanmoins dans son nouvel emploi, dont il n’a pas spécifié la teneur, « à aider à résoudre la crise climatique ».
En juillet 2022, il avait fait état du grand nombre de courriels harcelants et intimidants reçus chaque fois qu’il parlait de climat dans le cadre de son bulletin météo. Mais le prétexte pour partager pour la première fois, sur Twitter, quelques-uns de ces messages, avait été sa première menace de mort. L’auteur de celle-ci, et de plusieurs autres messages, un homme de 63 ans, a par la suite été condamné. en septembre 2022, à une amende de 180$ pour « harcèlement ».
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Gloninger avait alors parlé de l’impact que ce déferlement d’hostilité avait eu sur sa santé et celle de sa famille.
Originaire de New York, il avait couvert des ouragans comme journaliste télé et lancé à Boston une émission hebdomadaire sur le climat, qui lui a valu un prix Emmy. Il est devenu le chef-météorologue de la station KCCI en 2021 et s’est appliqué, dans le cadre de ses bulletins, à parler de solutions à la crise climatique.
Il n’est pas le premier à être ainsi ciblé. Ces dernières années, notamment aux États-Unis et en Australie, des groupes ont rapporté une recrudescence des attaques hostiles contre des météorologues et des climatologues, accusés tantôt de mentir sur les changements climatiques, tantôt de « contrôler le climat ». Tout récemment, en avril, l’association des météorologues d’Espagne rapportait une montée en flèche des messages injurieux ou menaçants. Ces attaques s’ajoutent à celles subies par de nombreux scientifiques, vulgarisateurs et journalistes, notamment pendant la pandémie.
« C’est le problème », a résumé Gloninger en entrevue. « Que des gens ne se soucient pas des faits et qu’ils vont se mettre en colère quand vous parlez de faits et qu’ils vont les associer à quelque chose qui va à l’encontre de leurs croyances ».