Une humble fougère a battu le record du plus long génome de la planète. Chacune de ses cellules abrite 160 milliards de paires de bases, soit 50 fois plus qu’un humain.
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C’est 11 milliards de plus que la détentrice du précédent record, une plante à fleurs appelée Paris japonica, qui peut atteindre 75 cm de haut. Et c’est 30 milliards de plus que le détenteur du record chez les animaux, Protopterus aethiopicus, un poisson de l’Est de l’Afrique qui possède une capacité à survivre pendant des sécheresses prolongées.
Qui plus est, la fougère en question (Tmesipteris oblanceolata) n’existe que sur quelques îles du Pacifique, dont la Nouvelle-Calédonie —ce qui suggère que d’autres espèces dont le génome n’a pas encore été décodé réservent peut-être des surprises.
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Le co-auteur de cette nouvelle découverte, le biologiste de l’évolution Jaume Pellicer, de l’Institut de botanique de Barcelone, était aussi co-auteur de la découverte, en 2010, du record de Paris japonica —et comme l’écrit à présent la revue Nature, il croyait à l’époque que ce « génome gargantuesque » représentait la limite de ce que les plantes pouvaient offrir.
Ça pose même la question de savoir comment ces plantes arrivent à « gérer » un matériel génétique aussi énorme, puisqu’il leur faut continuellement « accéder » aux parties du génome qui produisent les protéines nécessaires à leur bon fonctionnement. Logiquement, un plus gros génome vient aussi avec une plus grosse dépense en énergie —ne serait-ce que chaque fois qu’une cellule se divise. Il est possible —mais c’est là pure spéculation pour l’instant— que le fait que ces deux plantes vivent dans des environnements restreints —le Japon dans un cas, quelques îles du Pacifique dans l’autre— signifie qu’elles n’ont pas à se soucier de la « compétition ».
On peut trouver la description du génome en question dans la revue en accès libre iScience.