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Entre juillet et septembre, l’omniprésence des guêpes qui tournoient autour des assiettes et des verres peut rendre les repas en terrasse et les pique-niques désagréables. Sont-elles plus agressives pour autant? Le Détecteur de rumeurs a cherché la réponse.


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La plupart de la centaine d’espèces de guêpes présentes au Québec vivent en solitaire et n’apprécient pas notre nourriture. Celles qui s’en régalent appartiennent principalement à trois espèces : la guêpe germanique (Vespula germanica), la guêpe commune (Vespula vulgaris) et la guêpe de l’Est (Vespula maculifrons). Ces dernières vivent en colonies, où des essaims d'ouvrières stériles s'occupent des jeunes larves et de la reine.

Contrairement aux abeilles mellifères —de lointaines parentes— les guêpes doivent rebâtir leur colonie chaque année. Au printemps, une jeune reine, qui a hiverné dans le sol ou sous l’écorce d’un arbre, construit un nid pour y pondre ses œufs. À la fin de l’été, la communauté sera constituée de plusieurs milliers d’individus – jusqu’à 10 000. Autrement dit, les guêpes sont beaucoup plus nombreuses à cette période de l’année. Ce pic de population alimente alors la concurrence entre elles pour se nourrir, ce qui peut donner l’impression aux humains qui les observent qu’elles sont plus agressives.

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Un second facteur entre en jeu: les guêpes se retrouvent avec, en quelque sorte, davantage de temps libre. Pendant l’été, les ouvrières prennent soin des larves. Pour les nourrir, elles ont besoin de protéines qu’elles trouvent en chassant les chenilles, les mouches, les criquets et autres insectes ravageurs. Mais en temps normal, les guêpes se nourrissent de substances sucrées. Une partie leur est fournie par les larves qui leur donnent une sécrétion sucrée riche en glucides. Ce serait même le principal mode de nutrition des ouvrières adultes, selon un groupe britannique qui se consacre à la recherche sur les guêpes.

Résultat, pendant l’été, les ouvrières sont si occupées qu’elles n’ont pas le temps de plonger dans votre apéro ou de s’attaquer à votre bol de fruits.

Mais à mesure que l’été avance, et que les larves se transforment en insectes, de plus en plus d’ouvrières se retrouvent désoeuvrées. Et plus important, elles ne reçoivent plus leur dose de sucre. Elles passent donc moins de temps dans le nid et en profitent pour fréquenter les terrasses. Ainsi que les fleurs: les guêpes peuvent être aussi efficaces à la pollinisation que certaines abeilles.

Plus agressives?

Comme elles n’ont plus qu’elles à défendre et qu’elles ont des besoins plus importants en sucre, les guêpes sont donc plus présentes autour des aliments sucrés et des arbres fruitiers à la fin de l’été. Toutefois, rien ne prouve qu’elles soient plus agressives.

Sauf lorsqu’elles se sentent menacées. La guêpe qui se sent attaquée sécrète une substance pour prévenir ses compagnes de lui venir en aide. Lorsqu’une guêpe est tuée, elle dégage une phéromone qui séduit, attire et rend agressifs ses pairs. Et comme les guêpes peuvent piquer plus d’une fois, contrairement aux abeilles, mieux vaut éviter de les contrarier.

En temps normal toutefois, les vrais contacts entre les guêpes et les humains surviennent le plus souvent lorsqu’on tombe sur un nid qui peut être construit dans les arbres, dans les murs des maisons ou dans les trous du jardin.

 

Verdict

Les guêpes sont plus nombreuses à la fin de l’été, soit entre juillet et septembre, et plus attirées par le sucre. Mais rien ne prouve qu’elles soient plus agressives envers nous et plus promptes à piquer, sauf si elles se sentent agressées.

 

Photo: uleo / Pixnio

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