
Pendant que des millions de personnes s’inquiètent de produits chimiques inexistants évacués par les avions (les prétendus « chemtrails ») d’authentiques polluants bel et bien évacués par les avions restent peu étudiés, en dépit du fait qu’ils menacent la santé de millions de personnes.
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Selon une étude parue le 25 juin, plus de 50 millions de personnes vivant à moins de 20 kilomètres des aéroports les plus actifs d’Europe, seraient affectées par les émissions de particules ultrafines.
L’étude a été commandée par l’organisme environnemental européen Transport & Environment, qui milite depuis 30 ans pour des transports plus propres.
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Et cette conclusion n’est pas entièrement inédite: ces dernières années, d’autres études ont suggéré que ces particules pouvaient augmenter le risque de maladies respiratoires et cardiaques, de diabète et de problèmes chez les femmes enceintes. L’Organisation mondiale de la santé reconnaît l’existence d’un tel impact, aussi difficile à mesurer soit-il. Ce que cette étude apporte de neuf, c’est une estimation du nombre de personnes affectées par une hausse significative de l’exposition à ces particules, du fait qu’elles vivent à proximité des 32 aéroports les plus achalandés du continent.
Le fait que ces particules soient peu étudiées vient justement de leur taille, et du haut degré d’incertitude que cela entraîne dès qu’on tente d’estimer la quantité à laquelle une personne est exposée. Mesurer les émissions à la source est en effet possible, mais mesurer l’impact sur la santé est plus difficile.
La recherche sur la pollution de l’air en général, ces dernières décennies, s’est concentrée sur les particules faisant moins de 2,5 millièmes de millimètre, ou 2,5 microns. Les particules ultrafines, elles, font moins de 0,1 micron.
Ce qu’on sait par contre, c’est que les moteurs d’avions produisent davantage de ce type de pollution que tous les autres types de moteurs.
Une façon de réduire cette pollution serait de modifier les carburants : par exemple, en y réduisant la teneur en soufre. De nombreux chercheurs se penchent depuis longtemps sur d’éventuels carburants moins polluants pour les avions commerciaux, mais se heurtent à la question des coûts qui se répercuteraient alors sur les billets d’avions.