Semaine du 1er janvier 2001

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Les vrais événements de l'année


O
n n'a pas tous les ans un événement spectaculaire appelé Dolly-la-brebis. Et pourtant, les événements scientifiques les plus importants de l'année 2000 n'en sont pas moins des événements dont l'écho risque de se faire entendre pendant des décennies... au contraire des événements sportifs, artistiques ou même politiques, des 12 derniers mois.


Quels sont vos prédictions pour 2001?
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Evidemment, tout le monde l'aura remarqué, l'année 2000, tout comme l'année 1999, fut une "année génétique": de la découverte du gène de ceci et de cela, jusqu'au décodage du génome d'une demi-douzaine de bestioles (dont la bactérie responsable du choléra, et la dévastatrice mais méconnue bactérie Pseudomonas aeruginosa) en plus du décodage de la première plante, en toute fin d'année. Et bien sûr, par-dessus tout, le 26 juin, ce qu'on a appelé le décodage du génome humain (voir nos manchettes des 26 juin et 3 juillet), décrété événement de l'année par l'Agence Science-Presse.

Voyez le palmarès 2000
de l'Agence Science-Presse

Bref, avec tous ces bonds génétiques, le grand public a eu droit à un cours accéléré de biologie. Mais ça ne fait que commencer: puisque, d'après ce que nous ont répété et répété les experts, on n'a pas véritablement décodé l'ensemble du génome humain (autrement dit, à quoi servent tous ces gènes), mais juste "séquencé" la liste des gènes (autrement dit, dans quel ordre sont placés ces gènes), le gros du travail reste à faire. De sorte que l'année 2001 risque d'être elle aussi une année génétique... Et 2002, et 2003, et 2004.

En fait, les plus optimistes prévoient que toute la première moitié du XXIe siècle ne sera pas suffisante pour décoder tous les mystères du génome humain, associé aux génomes de la souris, et du chimpanzé, et du chat, et de la plante à moutarde, alouette.

Et ce n'est pas tout. Pendant qu'on se lance dans le décodage de ces gènes, on commence à reluquer plus petit encore: les protéines que fabriquent tous ces gènes, et qui sont peut-être les véritables clés du vivant. L'année 2001 sera donc, peut-être, une "année protéinomique"... Mais ceci est une autre histoire, que nous vous raconterons une autre fois


Les frontières de la vie

La génétique restera d'autant plus à l'avant-plan que, de tous les coins du monde, sont arrivées en 2000 des nouvelles qui rappellent à quel point les laboratoires les plus pointus ne cessent de repousser les frontières de la vie... et de l'éthique. Première manipulation génétique d'embryons de singes, nos plus proches cousins, ce qui ouvre la porte à la "réparation" de maladies génétiques avant la naissance; premier bébé né après "sélection", entre plusieurs embryons possibles, de celui qui pouvait servir de donneur à sa soeur ; levées de moratoires, en Grande-Bretagne (manchette du 3 avril) puis aux Etats-Unis (28 août), sur l'utilisation de cellules-souches, ces cellules (il peut s'agir de cellules d'embryons, mais pas nécessairement) qui auraient, d'après les percées (dont celle-ci) depuis novembre 1998 la capacité de se transformer en des banques d'organes à volonté. Clonage de porcs qui pourraient eux aussi, en théorie, servir d'usines à organes. Premiers efforts pour cloner des pandas, et ainsi, sauver cette espèce menacée.

Mais en même temps que ces percées, déboires. Déboires du côté du clonage dans son ensemble, renvoyant à un futur indéterminé le jour où il s'agira d'une (bio)technologie couramment utilisée.


De Mars à la Terre

Tout n'a pas tourné qu'autour de la biologie. L'événement de l'année serait-il plutôt, comme le suggère la revue Popular Science, l'annonce suivant laquelle de l'eau aurait coulé sur Mars à une date récente ("récente" voulant dire, en langage de scientifique, il y a à peine un million d'années) ? Ce n'est sûrement pas l'avis des nombreux planétologues et autres géologues qui ont jugé prématurée cette annonce, la mettant sur le dos de la Nasa qui aurait voulu, une fois encore, se faire un gros coup de publicité. Certes, ces "rigoles" à la surface de la planète rouge pourraient être des rivières "récentes", mais elles pourraient être aussi d'origine volcanique.

Les technologies ont réservé aussi leur part de surprises, la palme revenant sans doute à cette caméra-pilule qui, une fois avalée, permet de voir l'intérieur de votre estomac sur un écran de télé. Ainsi qu'à ce moteur ionique, lancé en 1998 mais qui a confirmé cette année son potentiel, et qui va peut-être révolutionner l'exploration spatiale... quoique pas avant une dizaine ou une vingtaine d'années.

L'environnement est demeuré à l'honneur, mais de ce côté-là, c'est la routine dans ce qu'elle a de plus angoissant : encore d'autres chiffres démontrant que les glaces de l'Arctique s'amincissent et que le trou dans la couche d'ozone est le plus gros de l'histoire récente, tandis qu'à La Haye en novembre, les politiciens refusaient de s'entendre sur des stratégies des réduction des gaz à effet de serre. Toujours en environnement, mais sur un autre plan, en mars, un chercheur d'Ottawa, Jeff Houlahan, a fait le tour des médias de la planète en démontrant en mars, que le déclin mondial des grenouilles avait commencé il y a un demi-siècle, et ne semblait pas vouloir s'arrêter.

Enfin, il y a ces découvertes qui bouleversent des secteurs très pointus de la recherche scientifique, mais dont on n'est pas très sûr de l'impact qu'elles auront: la découverte, dans un dépôt naturel de sel, au Nouveau-Mexique, de bactéries qui, après un sommeil de 250 millions d'années (!), sont encore vivantes; le fait que la vie sur Terre a commencé avec l'ARN, aujourd'hui une portion parmi d'autres de l'ADN, notre code génétique à tous; le fait que les chimpanzés soient capables d'apprendre à faire la cuisine, si l'on peut dire; et que les abeilles soient apparemment elles aussi capables d'apprendre.

Et la vache folle? On n'a rien appris de révolutionnaire à son sujet cette année. Mais ce fut indubitablement un événement politique et social de premier ordre, ou s'entremêlent indifférence coupable du public jusqu'à ce qu'il soit trop tard, mesures radicales, mais tardives, des politiciens pour rassurer la population, et anciens dirigeants britanniques qui se défilent lorsqu'une commission d'enquête les accuse de s'être fourvoyés, il y a 10 ans, en refusant de prendre les précautions d'usage.

Pour la gaffe de l'année, on hésite toutefois entre cette vache folle et le président sud-africain Thabko Mbeki, qui a publiquement pris position contre l'association entre le virus appelé VIH et le sida, faisant ainsi prendre aux campagnes de prévention dans son pays des mois, peut-être des années, de retard. Et cela, au moment où l'Afrique du Sud, décimée par cette maladie, en avait le moins besoin. Un de ces moments honteux où science et politique ne font vraiment pas bon ménage...


Voyez
Le palmarès 2000 de l'Agence Science-Presse

 

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